On dit bien souvent du hasard qu'il n'est qu'un concours de circonstances. Un jeu dangereux dans lequel l'inattendu, l'inexplicable se produit.
Seulement, était-ce véritablement le hasard qui avait menée Cyol aux portes de Pré-au-Lard cette nuit là...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Les deux jeunes sorciers s'acheminaient avec précaution à travers les couloirs labyrinthiques de l'école de sorcellerie, cherchant à rejoindre l'infirmerie, lovée dans l'aile sud du majestueux château.
Durant le chemin, la mince trainée de sang, auparavant fluide et carmin, qui serpentait le long de sa tempe, avait pris une teinte sombre en s'agglutinant dans ses cheveux bruns, accentuant la pâleur de sa peau. Son teint, habituellement clair, avait été terni par le contre-coup de l'impact, laissant place à une demi-teinte de blancheur inquiétante. Les séquelles du choc percutaient encore sa conscience, créant une cacophonie assourdissante dans son crâne, un tourbillon de pensées désordonnées et d'émotions tourmentées qui n'avait fait que s'intensifier à chaque pas parcouru vers l'infirmerie. Bien qu'ils marchaient lentement, chaque enjambée qui se succédaient firent résonner en elle une mélopée de douleur.
Sebastian la maintenait fermement, ses bras enroulés autour de ses épaules fragilisées. Le silence était devenu leur langue commune depuis qu'ils avaient quitté la salle de classe de Défense contre les Forces du Mal. Les émotions de Sebastian, une mixture complexe de culpabilité et d'anxiété, s'exprimaient à travers chacune de ses respirations saccadées, trahissant l'agitation intérieure qui le rongeait.
À mesure qu'ils s'approchaient de l'infirmerie, dirigée par l'infirmière Noreen Blainey, Cyol pouvait sentir les doigts de Sebastian se resserrer autour d'elle. La pression sur sa peau devint presque insupportable.
— Je vais finir par penser que tu cherches à me briser, lança-t-elle d'un ton étourdi, cherchant à adoucir la gravité de la situation.
Le regard de Sebastian se posa immédiatement sur elle, comme tiré de sa torpeur par les paroles de Cyol. Il réalisa alors que sa prise sur elle était peut-être devenue trop ferme.
— Je te demande pardon, balbutia-t-il, la gêne affleurant dans sa voix grave.
Un sourire fugace éclaira le visage de Cyol.
— Pour m'avoir administré le coup de grâce, ou pour prendre mes os pour des pommes de terre que tu peux réduire en purée ? poursuivit-elle malicieusement.
Le sourire, bien que nerveux, qui s'échappa des lèvres de Sebastian agit comme une lueur de clarté, dissipant momentanément les ombres qui obscurcissaient leur chemin en direction de l'infirmerie. Le fardeau des événements récents semblait s'alléger légèrement, comme si l'instant de complicité partagé avait le pouvoir d'effacer quelque peu la gravité de la situation.
— Pour tout, j'imagine... avoua le rouquin d'une voix légèrement contrite, son regard évitant le sien. Je n'aurais pas dû utiliser ce sort aujourd'hui.
L'intrigue se dessina sur le visage de Cyol, curieuse de savoir ce qu'il entendait par là. Les souvenirs se rassemblaient doucement, des fragments d'événements s'assemblant dans son esprit encore embrouillé. Elle réalisa que le sort en question lui était totalement étranger, qu'aucun des professeurs ne lui avait enseigné cela jusqu'alors. En repassant les événements, elle comprit que Sebastian était un sorcier habile, voire un maître dans l'art des sortilèges.
