✯ 𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖁𝖎𝖓𝖌𝖙-𝖊𝖙-𝖀𝖓 ✯

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En cette froide nuit d'hiver, les eaux du Lac Noir, étendues au-delà des vastes baies vitrées de la Salle Commune de Serpentard, semblaient plongées dans une obscurité plus profonde qu'à l'ordinaire

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En cette froide nuit d'hiver, les eaux du Lac Noir, étendues au-delà des vastes baies vitrées de la Salle Commune de Serpentard, semblaient plongées dans une obscurité plus profonde qu'à l'ordinaire. Immobiles, elles reflétaient un calme précaire, sans le moindre éclat de lune pour illuminer les cieux dans cette nuit troublée.

Tout semblait être le reflet de cette dualité infernale qui tourmentait l'esprit de l'élève.

Assise près de la fenêtre, contemplant son propre reflet, impassible, à travers les ondulations sombres du lac, à la lueur vacillante d'une bougie proche, Cyol méditait. Elle revisitait ces fragments d'un passé encore vif dans sa mémoire, faisant tournoyer entre ses doigts le médaillon d'argent qui reposait contre sa poitrine.

Cyol avait pénétré avec une lucidité pénible la sombre cruauté tapie au sein de l'humanité. Même lorsqu'une lueur fugace de douceur et de paix tentait de s'immiscer dans sa vie, elle était rapidement balayée, effacée par les forces hostiles de ce monde. Malgré ses efforts pour se fondre dans l'ombre, pour éviter les conflits, la haine, le mépris et le rejet semblaient constamment en embuscade, prêts à surgir à tout moment, anéantissant toute tentative d'apaisement.

Ses réflexions s'enroulaient, telle l'étreinte suffocante d'un serpent, autour d'une interrogation lancinante.

— Alors, cher Loup Noir, se demanda-t-elle, est-ce vraiment utile de saisir l'aide qui nous est offerte, quand chaque tentative de secours semble nous entraîner davantage dans les abysses, nous engloutissant et nous étouffant, un peu plus , à chaque seconde ?

Le conte réconfortant que lui avait partagé autrefois le Professeur Sharp n'était, en réalité, qu'une simple histoire pour enfants. Stupide. La réalité dépassait largement les contours agréables du récit. Tenter d'implorer pardon, d'accepter sa vulnérabilité, étaient des vertus qu'elle s'efforçait d'embrasser. Cependant, dans ce monde sans pitié, ces actions semblaient bien souvent anéanties par la cruauté des autres.

À chaque tentative pour trouver une lueur dans cette obscurité implacable, elle était confrontée à une force supérieure, toujours prête à l'engloutir davantage. Cette question incessante demeurait : valait-il réellement la peine d'accepter la main tendue des autres dans un monde où les ténèbres semblaient pouvoir l'emporter sur la lumière ?

Dans l'enceinte paisible de Poudlard, la nuit avait enveloppé chaque recoin du vieux château dans un voile de calme profond. Cyol, plongée dans ses pensées perpétuellement tourmentées, était emprisonnée dans le va et vient lourd de sens de ses quelques souvenirs. Lorsque, soudain, un murmure impalpable se glissa jusqu'à son oreille, rompant le silence qui régnait dans la salle commune.

— Ils approchent.

La voix d'une femme résonnait comme un souffle de terreur.

Cyol, interloquée, chercha autour d'elle dans l'obscurité, mais personne n'était visible. Cependant, l'écho continuait de s'élever dans le vide.

REKINDLE THE STARS - Sebastian SallowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant