✯ 𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝕼𝖚𝖆𝖙𝖗𝖊 ✯

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Quand le banquet de la rentrée arriva finalement à son terme, ce fut un soulagement pour Cyol que de s'extirper de l'ambiance pesante qui régnait au fond d'elle et lui nouait l'estomac

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Quand le banquet de la rentrée arriva finalement à son terme, ce fut un soulagement pour Cyol que de s'extirper de l'ambiance pesante qui régnait au fond d'elle et lui nouait l'estomac.

Une fois son tour passé sur le devant de l'estrade, les conversations avaient progressivement repris leur cours, au rythme des fracas des couverts contre la vaisselle. Cependant, les regards indiscrets ternis de préoccupation n'avaient, quant à eux, pas cessés.

Cyol s'était assise à l'avant de la tablée, non loin de la vigilance des professeurs et près des premières années – qu'elle dépassait déjà de deux bonnes têtes. Plus vite elle était installée, plus vite elle se préservait. Intimidés par sa présence, les quelques jeunes adolescents accueillis à Serpentard s'étaient sentis presque incapables de parler et de faire connaissance entre eux. Dans un silence qui en disait bien plus qu'il n'y paraissait, ils avaient dégusté leur repas à côté d'elle.

En ce qui la concernait, Cyol n'avait pas touché aux aliments qui ornaient les tables de leurs couleurs et de leurs saveurs. Son assiette était restée vide, intacte. Ce n'était pas l'anxiété qui nouait avec fermeté sa gorge, mais bien la colère qui l'envahissait à mesure qu'elle se sentait criblée par les regards en coin, qui lui coupait l'appétit. La pénible sensation d'être devenue une créature inconnue, capturée et qu'on étudiait de toutes parts, sans indiscrétion. Pourtant, Cyol aurait dû s'y faire à la longue... Ces derniers mois n'avaient été qu'une succession d'impressions semblables. Alors, qu'espérait elle de plus en se jetant, ce soir-là, dans la fausse aux centaines de Quintapes ? Au fond, elle s'avait pertinemment qu'elle n'aurait pu y échapper, quand bien même elle l'aurait ardemment souhaité.

L'agitation des élèves commençant à se lever des bancs pour rejoindre leurs préfets sous les ordres du Directeur, la sortie finalement de sa torpeur. Péniblement, Cyol releva la tête de son assiette, souhaitant ne rencontrer sur son chemin aucun regard posé sur elle. Malheureusement, son attention rencontra inopinément les yeux bruns pénétrant du garçon aux cheveux cuivrés, au milieu de la tablée.

Encore lui.

Depuis quand l'étudiait il avec cet air intrigué, mais détaché, toujours plaqué sur son visage ? N'avait-il donc pas cessé une fois qu'elle eut été présentée à l'assemblée, calmant alors sa curiosité ? Ce n'était en rien le fruit d'un hasard douteux mais, de tous, il paraissait être l'un des rares individus qui ne semblait pas la craindre. Alors, qu'elle était donc cette lueur indescriptible qui vacillait dans le fond de ses prunelles ténébreuses ? Une fascination certainement mal placée, songea-t-elle.

Prise dans le bouillonnement de paroles et de réactions instantanées à l'ouverture du repas, Cyol l'avait presque oublié. Pourtant, il était là, debout, parmi ses camarades, déversant sur elle un regard insondable dans lequel, sans n'émettre aucune résistance, Cyol se plongeait, à la recherche du mystère qui semblait s'y cacher.

REKINDLE THE STARS - Sebastian SallowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant