On dit bien souvent du hasard qu'il n'est qu'un concours de circonstances. Un jeu dangereux dans lequel l'inattendu, l'inexplicable se produit.
Seulement, était-ce véritablement le hasard qui avait menée Cyol aux portes de Pré-au-Lard cette nuit là...
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Sur l'estrade imposante, drapée d'une longue trainée de moquette bleutée ornementée de liserés dorés, les premiers duels préparatoires débutèrent sans tarder.
Depuis son point de retrait, Cyol observait attentivement la ferveur de chaque sorcier qui s'engageait dans l'affrontement. Les uns après les autres. Certains semblaient déterminés à donner le meilleur d'eux-mêmes, prouvant leur maîtrise et leur dévouement à l'art du duel. Tandis que d'autres semblaient plutôt s'adonner à l'amusement, défiant leurs amis dans un esprit de camaraderie espiègle.
Parmi les Serpentards, la violence ne semblait pas les inquiéter, tant ils plongeaient avec vigueur dans chaque échange de sortilège. Du côté des Serdaigles, la stratégie était mise en avant dans leur approche du combat, privilégiant une tactique réfléchie. Quant aux Gryffondors, leur gestuelle dénotait une détermination teintée de confiance en soi, parfois même de présomption. En ce qui concernait les Poufsouffles, leur expertise semblait résider davantage dans la défense que dans l'attaque. D'une manière générale, c'était l'observation principale que la jeune fille pouvait faire, bien que quelques exceptions contrebalançaient ces tendances.
Lorsque le moment arriva pour Ominis d'entrer en lice, Cyol se plongea dans une étude minutieuse des techniques du jeune homme. Bien que le blond au franc-parler était privé de la vue, il exsudait une assurance en sa maîtrise de la sorcellerie qui ne pouvait être sous-estimée. La curiosité de Cyol fut richement récompensée, puisqu'il ne fallut pas longtemps pour qu'Ominis prouve son intuition exceptionnelle. Même sans l'usage de ses yeux, il parvenait à anticiper avec une précision saisissante bon nombre des sorts lancés par son adversaire. Cette habileté innée conférait à ses mouvements une grâce et une fluidité qui ne pouvaient passer inaperçues.
Dans un crescendo d'éclairs et d'incantations murmurées, Ominis se montra non seulement à la hauteur des attentes, mais les surpassa. Porté par une danse coordonnée entre le visible et l'invisible, le Serpentard déjoua les assauts de son adversaire. Les sorts semblaient se plier à sa volonté, épousant chaque geste avec une harmonie troublante. Lorsque la poussière de la joute magique retomba enfin, la victoire d'Ominis était indiscutable.
Absorbée par le duel qui venait de se dérouler devant ses yeux, Cyol en oublia presque la présence de Sebastian, campé juste à ses côtés.
— Impressionnant, n'est-ce pas ? lui murmura-t-il, notant la frêle lueur d'admiration qui dansait dans les yeux de la jeune fille.
— Il est vraiment doué.
— Quand tu grandis en sachant que pour réussir, tu dois te donner deux fois plus que les autres, tu finis par en dépasser plus d'un, admit le rouquin en s'appuyant négligemment contre la table sur laquelle reposait déjà Cyol.
— Cela fait longtemps qu'il est ainsi ?
— Aveugle ? Depuis sa naissance, avoua-t-il d'un ton qui se voulu plus grave.
