Une Obscure Clarté (NejiSaku) - Terminée

Chapitre 38 : Safe Place

Neji s'approcha de moi, le front plissé de fatigue, et m'attira à lui pour me prendre dans ses bras.

« - Tu m'as manqué, m'avoua-t-il. J'ai l'impression que tout le monde s'est allié pour nous garder éloignés l'un de l'autre. »

Je gloussai.

« - C'est exactement ce que je me disais. »

Il me tendit sa main.

« - On rentre ? proposa-t-il. »

Je sentis la chaleur envahir mes joues. Neji était devenu mon chez moi. C'était si beau.

Je saisis sa main et hochai la tête.

Nous marchâmes en silence. Les paroles d'Hinata me revenaient en tête.

J'avais confiance en Neji. Une confiance entière et incassable.

Et il avait confiance en moi. Je ne voulais pas que nos différents statuts nous brisent, je voulais qu'ils nous lient et nous rendent plus forts. Comme ce qu'Hinata avait imaginé pour nous.

Nous franchîmes la porte de ma chambre et je me dirigeais vers la douche.

« - Vas-y, me dit-il en souriant. J'irai après. »

Je répondis à son sourire et refermai la porte derrière moi. Puis je laissai mes vêtements sales tomber au sol et ouvris l'eau brûlante pour détendre mes muscles contractés.

Je soupirai.

Tout ça. Tous ces secrets. Je détestais ça. Tout le monde en souffrait. C'était ridicule. Des souffrances inutiles et évitables.

Je n'avais pas eu le temps de digérer ce que j'avais appris sur les Uchiha, j'avais été bien trop stressée à l'idée de voir Naruto agir sans réfléchir. Mais maintenant, seule sous la douche, je me rendais compte de ce que cela signifiait.

Notre village avait du sang sur les mains. Et maintenant que nous savions, nous étions en quelque sorte complice de tout ça. Nous étions complices du secret.

Je soupirai et fermai l'eau puis je sortis de la douche.

Neji entra à son tard et je m'assis sur le lit en l'attendant.

Le pire était de devoir garder ce secret face à Neji. C'était le secret le plus confidentiel qu'il m'avait été de garder de ma vie. Et ça me fatiguait déjà.

Le temps semblait s'étendre avant que Neji ne revienne vers moi.

Je souris en le voyant.

Il était beau. Les cheveux mouillés, la peau brillante. Il sentait bon.

Mon sourire s'élargit et il s'approcha de moi pour l'embrasser.

« - Tu a l'air tracassé, dit-il.
- Toi aussi, rétorquai-je. »

C'était vrai. Il avait cette manie de plisser son front lorsqu'il avait du poids sur les épaules. Et il s'enfermait plus facilement dans le silence.

« - Des histoires de clan, lança-t-il. Et toi ?
- Des histoires de village, déclarai-je.
- Le village et les clans semblent toujours etre en oppositions, hein ? »

Je hochai tristement la tête.

« - Mais pas nous, soufflai-je. On a pas besoin de les suivre dans cette opposition.
- Bien sûr que non, me rassura-t-il. Je te l'ai déjà dit. Je place ma loyauté en toi. »

Et mes yeux s'humidifièrent instantanément. Cette phrase... oh cette phrase. Elle signifiait tellement. Elle balayait toutes mes peurs, tous mes doutes. Elle me rendait confiante.