L'amour de guerre / 𝓗𝔂𝓾𝓷𝓵𝓲𝔁 /

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 16

𝑷𝒅𝒗 𝒇𝒆𝒍𝒊𝒙

   

Le plus important n'est pas la douleur que l'on ressent lorsque l'on vous tue, mais de se retourner et de voir qui est le détenteur de l'arme qui va vous ôter la vie. Cet extrait, pourtant si incompréhensible, a une triste part de vérité et d'émotions, je le sens.

Dans ma chambre, plongé dans le noir, je regarde le ciel et laisse mon regard s'y perdre. Soudain, je me lève brusquement, désemparé par l'attraction d'une quelconque force. Je m'avance de quelques pas, et admire mieux le paysage qui s'étend à travers ma fenêtre.

Dans ce champ, nous étions là à se battre l'un contre l'autre, à rigoler, à se chamailler, se disputer. Cette nuit pour moi, restera inoubliable. J'esquisse un sourire rêveur, et tellement doux. Je tourne ma tête, et vois au fond de la pièce une fumée blanche, comme ce fameux jour. Je m'approche, obsédé et avec douceur, j'essaie de la toucher avec ma main, mais elle se volatilisa en traversant la porte de ma chambre, que j'ouvris avec fracas en me précipitant à sa suite, juste après son départ.

En parcourant les couloirs, je vis qu'elle bougeait et je la suivis sans aucune crainte, sans aucune once d'hésitation. Elle s'arrêta devant une porte, et la traversa. J'ouvris celle-ci et pénétra dans la pièce. La vieille bibliothèque du château. Pourquoi dans cet endroit si désert ? La fumée, elle, se trouvait en haut d'une étagère remplie de vieux livres archaïques. Je m'y approche à tâtons, en continuant de fixer l'entité qui se place au-dessus d'un bouquin poussiéreux, que je m'empresse de prendre en soufflant dessus pour en éliminer les particules.

Je l'ouvre délicatement. « Amour de Guerre » est inscrit en gros sur la couverture.

Je tourne la première page, et essaie de lire l'encre presque disparue.

« L'amour est peut-être une création du diable, il peut te transpercer le cœur, mais ce qui te blessera le plus, c'est quand tu te retourneras et que tu t'apercevras que c'est la personne qui t'es chère qui tient l'arme. Parfois, il ne faut qu'un champ pour se réunir, pour se cacher. Un jour, la vérité éclatera, et le peuple deviendra rouge, rouge de haine, rouge sang. La perspicacité nous retrouvera et nous égorgera sur cette place, mais malgré l'impossible, si l'on est capable d'aimer, cela signifie que tout est possible. Il faut regarder la personne dans ses yeux et vous verrez ses peurs, ses faiblesses, ses qualités, ses craintes, mais aussi son amour. Alors regardez votre partenaire dans les yeux, devant cette lune, et prononcez-lui vos vœux. C'est en la regardant que vous saurez que rien n'est impossible. Il faut prendre des risques pour vivre. Un amour avec risque est un amour véritable. Dédiez un message à l'amour de sa vie, Timoria, devant ce lac, nous nous rencontrerons, devant cette lune blanche, nous nous retrouverons et notre amour vivra à travers les étoiles, jusqu'à ce que la mort nous sépare, et que le paradis nous réunisses. Je t'aime, et ça tu ne le saura que devant cette lune où nos âmes s'accrocheront jusqu'à ne plus partir, jusqu'à ne plus sentir l'autre, jusqu'à ce que notre cœur spirituel pourrisse. Notre amour est trop fort pour nos frêles corps, mais pas assez fort pour eux. Alors embrasse-moi dans cette nuit, et que l'on se sépare pour se retrouver dans le chemin où deux entités nous guideront jusqu'à une nouvelle rencontre, que notre amour guideront deux cœurs haineux, jusqu'au paradis.

Efkaira. »

Les larmes envahissent mon visage. Je m'accroupis, le regard terrifié, les yeux suffoquant de tristesse. Je ressens ces émotions, qui me font terriblement, mal.

Ce n'est pas le sentiment de perdre une personne chère, mais le sentiment de devoir quitter son amour, pour mourir.

« Notre vie n'est pas de faire vivre cet amour, mais de montrer qu'il existe. Nous sommes les cœurs haineux qu'ils ont rapprochés. Seuls, nous pouvons le ressentir, car leur amour nous a choisis. » Dit-il en regardant le livre comme étant la source de leur sentiment, il le regarde avec tellement de fragilité, comme si avec un simple regard, il pouvait le détruire.

« Felix. » Je relève ma tête vers lui, et vois qu'il s'approche. Il repose le livre et place ses mains sur mes joues.

« C'est nous qui avons le contrôle sur leurs sentiments et pas l'inverse. Mais l'alchimie, ce ne sont pas eux, c'est nous. Nous devons montrer cet amour qu'il veut prouver aux yeux de tous. » Je souris en m'approchant de lui doucement.

« Hyunjin, nous sommes les cœurs qu'ils ont rapprochés dans ce long chemin, et eux sont l'amour meurtris que nous devons réparer pour le faire revivre, mais cette fois-ci, pour de bon. » Je vois qui contracte sa mâchoire, et je place ma main sur celle-ci.

« Hyunjin, tu n'es pas seul, je suis là. » J'essuie mes dernières larmes, tout en le rassurant calmement. Il ferme les yeux, et respire de soulagement.

« Je le sais. » Dit-il d'une voix triste.

Un amour incompréhensible, mais chaque détail a son sens. Cette histoire d'amour n'est pas écrite par un amateur, mais par un auteur qui n'est autre que le personnage principal. Il y a beaucoup d'indices, mais il faut savoir lire entre les lignes d'un amour de guerre qui n'en est pas réellement un. Il ne faut pas avoir peur d'aimer. Gardez la personne aimée près de vous, mais ne la laissez pas de côté pour ne pas avoir la conséquence de laisser des souvenirs qui te feront regretter de la voir partir. Timoria et Efkaira ne se sont pas séparés, mais ils se sont réunis jusqu'à ce que leur sang se mélange à leur châtiment.

Hyunjin se lève précipitamment, et baisse la tête vers moi, il me sourit avec tellement de tendresse que tout autour de moi disparaît pour ne laisser que lui dans mon champ de vision.

« L'amour n'existe pas, seul un sentiment qui concerne deux personnes destinées à s'aimer. L'amour n'arrive pas par magie, et au fond, il y a toujours eu quelque chose. On ne tombe pas amoureux parce qu'on le veux, mais bien parce que c'est imprévisible, et c'est ça qui fait toute la beauté de l'amour. » Lorsqu'il me dit ça, il me regarda. Je sais ce que tu veux dire, je ressens ce que tu ressens. Pour la première fois, j'ai accès à tes sentiments comme si tu m'avais ouvert les portes de ton cœur, pour que j'y connaisse ces failles, ces passions.

« L'amour ne se choisit pas, mais s'accepte. » Dis-je en me levant pour être à son niveau.

Il me regarde, désemparé, ses longs cheveux rouges reflétés par la lune.

« Ce que l'on ressent est indescriptible, mais l'amour parfait n'existe pas, car chaque amour est différent, selon les personnes aimées. On peut toujours aimer, sinon on ne pourrais pas en parler, mais la question, c'est est-ce que tu peux aimer ? »

« Si je suis là, c'est que je peux. Aussi, tout le monde le peux, mais il faut juste réussir à l'admettre. » Lui répondis-je.

Il sourit : « Alors je n'ai aucune crainte à me faire. » Il se rapproche de moi jusqu'à ce que nos mains se frôlent, il pousse quelques mèches de mon visage et vient embrasser mon front, et me regarda avec tendresse.

Une chose est sûre, notre amour est indescriptible. Indescriptiblement beau.

Un extrait laisser sous silence, sur cette page, une phrase minutieusement écrite, qui en laisserait plus d'un dubitatif.

« Il faut savoir laisser l'amour de sa vie partir, mais faut-il pas que ce soit l'inverse, partir pour apaiser des cœurs meurtris.

Timoria »