Chapitre 18

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Parfois, il ne faut pas oublier d'où on vient, la vie est un chemin périlleux entouré de belles fleurs vous ensoleillant, vous faisant oublier d'où vous venez et ou vous allez. Félix était ces fleurs, mais j'oublie très vite qu'il y a une épée au-dessus de ma tête, de notre tête. Un jour, on en subira les conséquences, mais tant que je suis avec lui, tout ira bien même pendant une fin du monde. 

Aujourd'hui, personne ne sait qui je suis réellement, une bombe à retardement... Parfois, il suffit que d'une personne pour annuler ce compteur qui résonne chaque seconde dans ma tête me rendant totalement fou. 

Je dessine ces belles lettres sur un papier, l'encre débordée, mais je n'en ai que faire, j'aime écrire ce que je ressens, quand j'ai mal ou quand je suis heureux. Ça m'aide à extérioriser, tout le monde doit poursuivre sa vie, sans s'occuper de la mienne. Même tard le soir, je me sens obligé d'écrire encore et toujours, des mots durs, ou alors plein de gaieté. 

Je n'arrive pas à savoir qui je suis mes idées sont contraires, comme si j'étais tout et rien du tout en même temps.

Je pose mon stylo, et regarde en face de moi, un miroir démontrant mon désespoir, j'ai un rictus qui sort de ma bouche. 

"Impitoyable", dis-je en chuchotant. 

Qu'est-ce qui me rend comme ça ? Dans quelques jours, on aura la réponse à tout ça. 

Un pauvre homme dans une chambre peut éclairer, larmoyant, à côté de toute cette souffrance qui malgré tout me submerge, doucement, mais sûrement, doucement, mais douloureusement. 

Toute cette histoire est un nœud, avec tellement de sorti, mais difficile à les trouver. Tout ceci me rend fou, fou que des dieux nous regardent, fou d'une guerre, fou d'avoir quitté les miens et fous d'approuver un sentiment incontrôlable, envahissant et douloureusement satisfaisant. 

J'écris ces derniers mots, peine à tenir entre mes doigts un simple stylo qui en dit long sur moi. Tout, c'est passe tellement vite, tout partait d'une souffrance, un homme, un accord, un abandon, une peur et de l'amour. 

Tout ça dans ma tête, tourne comme si je devais faire une pause. 

J'entends la porte grinçait derrière moi. Je ne prends pas la peine de me retourner. 

"Hyunjin ? " Dit une voix suave avec une douceur. 

" Je suis perdue."

"Hein ? Comment ça perdu ? Tu vas bien ?" Dit-il en s'approchant légèrement. 

Je balance ma tête en arrière, ma nuque appuyant sur le dossier. 

"Je me dis parfois que tout ça parait irréel, en si peu de temps, j'ai abandonné ma famille sous prétexte d'une simple mission. Tu sais, je suis une personne qui a la tête sur les épaules, mais qui au fond est très perturbé, je me sens si seul, et coupable, coupable de ne plus ressentir de la solitude quand je suis la avec toi en si peut de temps, coupable, parce que ma famille n'a pas réussi à combler se manque en 24ans d'existence mais toi en l'espace de quelques mois à refait raviver cette flamme, et ce sentiment incontrôlable, et cnest bien ça le problème, beaucoup trop puissant, et j'ai pas envie que ce que je ressens impact la guerre, impact mon peuple ou ma famille, voir pire, toi." Dis-je haut et fort en me levant à la dernière phrase prononcer. 

Son âme est si pure et ses yeux confus, comment une si belle créature peut aimer un homme si perturbe, si instable. Cet homme en face de moi est la gentillesse, la bonté, la générosité qui aime un homme tout autre. 

Je m'approche de lui, jusqu'à pouvoir mettre ma main sur sa joue. Je le regarde dans les yeux, que je chéris et préserve de moi, de tout le classeur qui me représente, mais jamais je pourrais les quitter. 

" Félix, je pense que je dois partir, un moment, le temps d'être une meilleure personne pour toi et pour mon peuple, je dois être un roi et avant tout d'aller mieux moralement, sache juste qu'à toute éventualité envoie moi une lettre, je dois partir, mais pas t'ignorer." Dis-je en chuchotant légèrement. 

Une mine triste apparue sur son visage, je me force à ne pas succomber, mais son visage est si angélique, que de voir cette tristesse me tuerai presque. 

Il ne dit rien, je passe à côté de lui et passe cette porte pour enfin quitter cette forteresse, pour partir loin, loin de lui, même si jamais je ne l'oublierai. 

Jamais je ne laisserai passer cette ardeur et cet amour si pur qui se présente à moi.

“Quand on fuit et qu'on abandonne tout derrière soi, on ne peut emporter qu'un seul Trésor : la mémoire. ”

Valerio Manfredi

L'amour de guerre / 𝓗𝔂𝓾𝓷𝓵𝓲𝔁 / Où les histoires vivent. Découvrez maintenant