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PABLO
Barcelone, Espagne
19 septembre
17H43

À mon réveil, Lina avait disparu. Chiara m'a confié qu'elle était déjà en cours. Le lundi, après-midi, elles ont un cours important qui les empêche de nous rejoindre au stade, mais la présence de Lina me manque un peu. Quand je suis sortie de ma séance avec le kinéthérapeuthe, j'ai rejoint Pedri et nous sommes partis à la maison, prêts à retrouver les filles. En passant par la route habituelle, j'aperçois quelque chose de rapide, mais intriguant. Je demande à Pedri de se garer sur le parking.

Je sors de la voiture, Pedri à ma suite. Lorsque j'arrive dans la ruelle à côté du bar, j'entends des cris. Un voix grave et forte. Un homme est en train de forcer une jeune femme aux cheveux d'ébène à l'accompagner.

Des cheveux d'ébène.

Ses cheveux d'ébène.

À la hâte, je jette mon poing sur la figure de l'homme, qui ne semble pas bien plus âgé que moi. Pedri court jusqu'au bar et quelques secondes plus tard, des gens me séparent de ce petit con avant que je ne le tue pour de bon. Certains le maintiennent à terre, d'autres me maintiennent moi. Je leur assure qu'ils peuvent me lâcher, mais ils ne le font pas avant que Pedri leur dise également.

Je me tourne vers Lina, qui semble bien aller. Dans la voiture, Pedri lui crie dessus.

- Eva, t'es en train de me dire que tu reçois des messages chelous depuis hier soir et que t'as pas pris la peine de nous en parler ? Et quand cette personne te propose un rendez-vous douteux, t'y vas sans te poser de questions ? T'aurais pu au moins demander à l'un d'entre nous de t'accompagner !

- Pedri. C'est bon. Elle sait tout ça, je pense.

- Toi, ferme là ! On a tous vu que y'avait un problème, et le seul qui a vu un des messages ne daigne pas s'en inquièter !

- C'est vraiment ce que tu penses ? Que je me suis pas inquiété ? Je suis le seul à avoir été la voir !

- Et t'étais aussi le seul à-

- Stop !

Pedri et moi nous arrêtons en entendant la voix de Lina, qui visiblement, est énervée.

- Je sais que j'ai merdé ! Oui, j'aurais dû en parler ! Mais vous croyez que c'est facile ?

- Lina...

- Tais-toi Pedri. Pablo a pas tord en un sens, t'es celui qui s'est le moins soucié de moi, alors je t'en prie, me fais pas la morale.

Pedri se gare devant la grande maison et sort de la voiture, sans que je ne puisse savoir ce qu'il ressent. Lina, elle, fond en larmes.

Je sors de la voiture pour m'installer sur la banquette arrière et la prendre dans mes bras. Elle hoquette. Après avoir repris un peu repris sa respiration, elle se tourne vers moi, me regardant dans les yeux. Je n'avais jamais remarqué mais ses yeux que je pensais seulement marrons foncés ont parfois des reflets bleu gris au soleil. Une sorte de transparence par dessus ses iris foncés. Elle baisse la tête et se confie enfin à moi.

- C'est... mon ex. Je l'ai rencontré cet été. Au mois de juillet, Chia et moi sommes parties à Nassau toutes les deux, aux Bahamas. On a rencontré un groupe de gars, dont le "chef" était... Lui. Il m'a fait du charme un bon moment et je suis tombée amoureuse rapidement.

Elle reprend sa respiration tandis que je continue de l'écouter attentivement en la regardant.

- Du moins, c'est ce que je croyais. Il voulait mon corps plus qu'autre chose mais je restais dans le déni. Parfois, il était violent, et très possessif.

| El amor lo conquista todo | Où les histoires vivent. Découvrez maintenant