| El amor lo conquista todo |

008

PABLO
Barcelone, Espagne
18 septembre
18H13

Je m'approche de la piscine et m'asseois sur le bord après avoir récupéré ce pauvre téléphone.

- Est-ce que ça va ?

Lina se tourne vers moi et n'a pas le temps de répondre que son téléphone sonne.

De : Numéro Inconnu

Répond moi, Lina.

Je m'interroge et elle prend le téléphone avant de lever les yeux au ciel en lisant les messages.

Ne m'avait elle pas dit que la seule personne qui l'appelait comme ça, c'était quelqu'un qui avait eu une certaine importance ? Pourquoi c'est marqué Numéro Inconnu ? Pourquoi est-ce qu'il lui demande de répondre ? Est-ce qu'il lui a déjà envoyé des messages ? Est-ce que c'est un stalkeur ou un psychopathe ?

- C'est de la pub, c'est rien.

- T'as rien de trouvé de mieux comme excuse, sérieux, Lina, je suis pas dupe.

Je la vois frissonner, gênée, comme les premières fois où je l'appelais comme ça.

Bordel, qui c'est ce mec ? Ou cette fille ? Et qu'est-ce que ça a bien pu changer entre nous ?

Je vois qu'elle ne répond pas, et je comprends qu'elle ne veut pas en parler. J'ai envie d'insister, de connaître la vérité, qu'elle se confie à moi, mais je ne veux pas non plus la forcer. Je me lève avant de lui dire une dernière chose.

- Si tu veux pas en parler, je respecte, mais s'il te plait, préviens moi si c'est dangereux.

Elle hôche la tête, toujours silencieuse. Je repars vers la maison, rejoignant Chiara et Pedri.

- Alors, demande ce dernier.

- Alors je sais pas.

La jeune femme tend sa main vers mon ami et il se lève, non sans râler pour lui donner un billet de dix euros.

- Vous êtes sérieux ? Vous avez faut fait un pari ?

- Pedri disait que tu reviendrais forcément avec une information, vu que vous êtes un peu plus qu'amis, tous les deux, mais moi, je connais ma tête de mule préférée.

Je lève les yeux au ciel. Pour le pari, autant que pour l'allusion sur notre soi-disant relation.

- Moi au moins, je sors pas en douce de la chambre de ma supposée copine tous les matins. N'est-ce pas Pedri ?

Je vois les joues de Chiara s'enflammer mais le brun ne laisse rien paraître.

- Je vois pas de quoi tu parles.

Je secoue la tête négativement, le sourire aux lèvres, sans croire un seul mot qui sort de la bouche de mon colocataire.

Je m'installe dans la cuisine pour faire à manger, ce que font rarement les deux enfants à côté de moi. La plupart du temps, c'est soit moi, soit Lina, parfois nous deux.

- Je sais que t'es déçu qu'elle se soit pas confiée, mais elle est comme ça. Toujours renfermée sur elle-même dès que ça touche un sujet sensible. Faut s'y faire, je suis sa meilleure amie mais même à moi, elle ne se confie pas.

J'ai envie de lui dire que je trouve ça bizarre, mais je ne suis pas sûr que Lina ait envie que j'en parle, elle ne voulait déjà sûrement pas que je vois le message.