| El amor lo conquista todo |

019

PABLO
Barcelone, Espagne
18 novembre
15H36

- Ça fait presque un mois que je suis revenu à la maison, mais pourtant, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui cloche, j'explique à mon coéquipier à côté de moi.

Toi, idiot.

- Entre vous, demande Lewie.

- Non non. Enfin je sais pas. On parle à nouveau comme si de rien n'était, mais moi, j'ai changé. J'ai toujours peur de dire quelque chose de mal.

Y'a pas que ça, menteur.

- Et... J'ai envie de l'embrasser.

- Donc c'est sérieux pour toi ?

- Comment ça ?

- Tu l'aimes vraiment ?

- Ne le dis à personne.

Mon coéquipier m'a invité à boire un verre avec lui, pour discuter de Lina. Il dit qu'il m'a vu la regarder.

- Ce n'est pas à moi de le dire.

- Tu veux que je lui dises ? T'es fou !

Jamais j'oserais lui dire, ça gâcherait notre amitié et je refuse que ce soit le cas.

- Tu ne veux pas lui dire, demande-t-il, consterné.

- Je ne veux pas tout gâcher. Pas encore une fois, je rajoute.

Le bar dans lequel nous nous trouvons est très discret. C'est une cinquantenaire adorable qui le tient, et nous avons l'habitude de consommer chez elle. Elle est très agréable et son bar n'est pas trop affluent. Ça lui convient parfaitement, et ça nous permet d'en profiter sans qu'une foule de groupies nous saute dessus. Sa fille, d'une petite vingtaine nous a déjà demandé une photo, mais sans plus, elle est très respectueuse.

- Tu vas tout gâcher si tu ne lui dis rien.

- Elle me voit comme un ami.

- L'amour rend aveugle.

Voyant mon air perdu, il rajoute.

- Tente ta chance Pablo. Ça crève les yeux que vous êtes faits l'un pour l'autre.

Il le pense vraiment ? Est-ce qu'elle m'aime en retour ?

- Comme dirait Alejandro, "porte tes couilles".

Je ris. Alex est tout à fait capable de dire ça dans une conversation comme celle-ci.

Ce qui me fait penser qu'il nous a invité, Lina, Chiara, Pedri et moi à faire un laser game avec lui, sa copine et la meilleure amie de sa copine. Je jette un coup d'oeil à mon téléphone et remarque qu'il est plus de seize heures.

Récemment, Chiara nous a réuni tous les quatre pour nous expliquer qu'elle voulait adopter un chat avec Pedri. Personellement, je préfѐre les chiens, mais la présence d'un autre animal dans la maison ne me déplait pas le moins du monde. On a donc prévu d'aller dans un refuge tous ensemble cet aprѐs-midi, c'est pourquoi je dis au revoir à Robert et que je rentre dans ma voiture.

Aurora m'a poussé une nouvelle fois à acheter un véhicule, aprѐs avoir passé mon permis. C'est assez libérateur de ne plus avoir à tout le temps suivre Pedri, ni de lui demander de me véhiculer.