| El amor lo conquista todo |

018

EVELINA
Barcelone, Espagne
31 octobre
20H32

Pablo a passé la soirée à me fixer, sans que je ne sache pourquoi.

Qu'est-ce qu'il veut, merde ? Il part, et là, il me regarde en revenant comme une fleur ?

J'ai décidé de m'en tenir à ma décision et de ne pas réagir.

À lui de voir ce que ca fait d'être ignoré.

Mais son regard fixe sur moi me force à m'assurer que je ressemble à quelque chose, donc me voilà face au miroir des toilettes des femmes.

Son regard sur moi.

C'était dur de contenir toutes les émotions que mon corps ressentait. Les frissons, surtout. Je me sentais à nue.

Mes cernes sont bien camouflées, mais je rajoute une fine couche de poudre sous mes yeux pour m'assurer que cela reste le cas toute la soirée. J'arrange un peu mes cheveux, redéfinissant quelques boucles à l'aide de mes doigts.

Je suis horrible.

- Tu es magnifique, ce soir.

Je fais volte face pour apercevoir à qui appartient la voix qui a prononcé cette phrase, et un frisson parcoure mon corps, ne pouvant se retenir cette fois-ci, lorque j'aperçois Pablo devant moi.

- Ce sont les toilettes des femmes, je dis, reprenant mon calme en me retournant vers le miroir.

- Pas de remerciement ?

Le culot.

Je m'approche de lui, mon sac à main avec moi, afin de sortir des toilettes des femmes. Nous voilà tous les deux dans un couloir vide mais luxueux et lumineux, comme le reste du restaurant. Je le dépasse pour partir, mais il ne tarde pas à me rattraper par le bras.

- Tu vas m'ignorer ?

- Tu l'as bien fait avec mes messages et mes appels, je réplique, immédiatement.

Idiote.

Mais l'expression de son visage me satisfait, le voyant aussi perdu que moi.

- C'était pour ton bien.

- Pour mon bien ? Me laisser là, seule face à toutes les critiques et les commentaires ? C'était pour mon bien ?

La colère prend possession de chaque membre de mon corps, et je hurle sur lui, ne pouvant m'en empêcher.

- Lina...

- Ne m'appelle plus jamais comme ça. Ne m'appelle plus tout court Pablo. Tu décide de partir du jour au lendemain, sans aucune explication. J'ai passé dix putains de jours à déprimer, à t'appeler, mais sans jamais aucune réponse. Dix putains de jours, je lui crie dessus.

- Tu crois que ça me faisait plaisir ? Tu crois que je vivais ma meilleure vie, moi, demande-t-il en haussant la voix à son tour.

- Comment je pourrais le savoir, t'es resté en silence radio !

- Pour que ces filles arrêtent de te harceler ! Je me suis éloigné pour que ca cesse parce que tout est de ma faute !

Je me fige de surprise face à cette révélation.

Il... s'en veut ?

- Je pensais que si je te t'éloignais de moi, tu trouverais quelqu'un d'autre qui saurait prendre soin de toi sans te forcer à te retrouver sous les foudres de centaines de fans hystériques, il continue.