| El amor lo conquista todo |

010

EVELINA
1 octobre
15H59

Cela fait déjà presque quinze jours que nous étions revenus du poste de police, et que mon ex petit-ami pourrissait en prison.

Remarque, il est déjà tout moisi de l'intérieur, il ne doit pas rester grand chose à pourrir.

Quand mon grand frère en a entendu parler, il a directement pris un billet d'avion pour Barcelone. Il a passé quelques jours avec nous, et quand il a vu que tout allait bien, il est reparti. 

Entre Pablo et moi, c'était un peu bizarre au début. Après la nuit où j'ai dormi avec lui, les confidences que j'ai dû faire et l'interrogatoire, c'était légèrement malaisant. Mais c'est rapidement redevenu à la normale, lorsque nous regardions le coucher du soleil, et que Chiara et Pedri sont partis je-ne-sais-où. Une teinte rosée s'emparait du ciel lorsqu'il me fit une blague complétement débile dont je ne me souviens même plus, mais qui a brisé la glace comme il le fallait. 

Comme toujours, Chiara et moi sommes à l'entraînement des garçons. Le coach s'apprêtait à les relâcher pour qu'ils aillent dans la salle de sport, mais il semble vouloir leur dire quelque chose.

- Bon, la cérémonie du ballon d'or à Paris aura lieu dans une vingtaine de jours, et je vous demanderais à tous de venir accompagné. Et je ne parle pas de vos familles.

- Imagine si on y va avec Pedri et Pablo, chuchote Chiara à mon oreille.

J'émets un léger rictus. Ce n'est pas impossible que cela se produise en effet, surtout que Chiara et Pedri ont enfin officialisé il y a quelques jours. Mais ça me semble à la fois tellement irréel. Le tapis rouge, les photographes... Juste être là, assister aux entraînements d'un des clubs de football les plus célèbres au monde comme si de rien n'était gratuitement et quotidiennement, ça me semble déjà difficile à réaliser... Et je ne sais pas si je tiens vraiment à me retrouver dans un endroit rempli de monde.

Dans la salle de sport, je vois Pablo et Pedri s'éloigner du groupe. Je me contente de rester avec Robert, Ferran et Frenkie.

- Anna avait hâte d'y aller, cette année.

- Je suppose que Sira t'accompagne, Ferran ?

- Oui. C'est la deuxième fois mais j'espère que ça se passera mieux que la première fois.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé, je demande, intriguée.

Les trois footballeurs me regardent, hésitants.

- Les... groupies, ne sont pas vraiment tendres.

Je fronce les sourcils, sans comprendre.

- Elle a reçue des... insultes à tout vas. C'était très dur pour elle de recevoir en permanence des remarques sur son physique, ou sur chaque petites choses qu'elle faisait. 

- C'est horrible, dis-je, horrifée. 

Ils hochent la tête, et je pense à ce qu'ils viennent de dire. Je sais que Pedri et Pablo évitent au maximum les fans, surtout quand Chiara et moi les accompagnons. Mais de là à être harcelée ? 

Je me concentre sur le vent qui fait voler les bannières aux couleurs du club. Quelques heures plus tard, dans la voiture, Chiara semble toute excitée. Une fois rentrées, on prend les notes qu'une des filles de la fac régulièrement sur un groupe pour réviser, mais la plupart d'entre nous s'en servent pour rattraper les cours qu'on a l'habitude  de sécher. On s'installe sur la table de la terrasse et on commence à travailler. Pedri s'assoit à côté de ma meilleure amie après un bref baiser et se penche sur les notes.