| El amor lo conquista todo |

012

PABLO
Barcelone, Espagne
13 octobre
07H49

Je me réveille dans les bras de Lina. Ou du moins, elle est dans mes bras. Je me lève soigneusement, pour ne pas la réveiller. Je pars dans ma chambre, je me change et j'enfile des survêtements. Je descends dans la salle de sport, où je retrouve Pedri. Je m'installe premièrement sur le vélo d'appartement, alors que lui, court sur le tapis.

- Alors, la nuit avec Lina ? C'était chaud ? 

- Mec, t'es relou. 

- Roh, ça va. En tout cas, Chiara et moi, c'était carrément plus que ça. 

- Je veux pas de détails. Epargne moi ça, je dis, n'osant pas imaginer ce qu'ils ont bien pu faire. Dis moi juste que c'était pas sur le canapé. 

- T'es sérieux ? Bien sûr que non.

Je soupire, soulagé. Je change rapidement de sujet, parce que je ne tiens pas particulièrement à en savoir plus sur la vie sexuelle de mes amis. On échange tous les deux de machines, et on parle du prochain match, c'est-à-dire cet après-midi. On joue à Madrid, et le départ est dans quelques heures. Les filles ont obtenu les droit de nous accompagner dans l'avion et dans le bus, tout comme Sira, Anna et Mikky. 

Une heure, de la sueur et des muscles plus tard, je sors de la douche et je pars réveiller Lina, alors que Pedri s'occupe de Chiara. Les deux filles ont un rythme assez décalé du nôtre. Elles se lèvent plus tôt la semaine, mais bien plus tard le week-end. Mais après tout, c'est surement ça, la vie normale. Je veux dire, se lever à une heure bien spéciale chaque jour, avoir quelques heures d'entrainement comme seul travail, avoir une alimentation plus-que-saine, faire un peu de sport chaque matin et gagner des millions, le tout à dix-huit ans, c'est peut-être pas la vie normale. C'est même sûr. Non pas que je m'en plaigne, mais des fois, j'aimerais pouvoir aller au centre commercial sans enfiler une capuche et me faire escorter par les agents de sécurité. 

- Allez, debout, la marmotte. 

Je la vois râler, mais je lui jette l'ensemble du club sur la tête. Le coach a insisté pour que les filles portent le même ensemble que nous, pour passer un minimum discrètes. Même si la foule connait déjà Mikky, Sira et Anna. 

Je la laisse se changer, et je charge les valises que nous avons préparé la veille dans la voiture de Pedri. Les filles m'y rejoignent, à moitié endormies, et Pedri ferme la maison. Je monte devant, côté passager, et on démarre la voiture. Un bus part du Camp Nou et nous amène jusqu'à la piste privée de l'aéroport où nous attend un avion. Une fois dedans, j'indique à Lina où elle peut s'asseoir, et surtout où elle peut se rendormir. Pendant ce temps je discute avec des membres de l'équipe, en attendant que l'avion décolle. Le vol ne durera pas longtemps, une grosse heure, pas plus. Les hôtesses de l'air nous invitent à nous asseoir, alors je m'installe à côté de Lina. Je regarde la fin du film d'hier soir, et lorsque le générique commence, je sens un mouvement à ma droite. 

- Hey, me dit ma voisine, en se réveillant doucement. 

- Salut. Bien dormi ?

- Oui. 

- T'as pas l'air d'avoir un sommeil très régulier, en ce moment, dis-je en hésitant quelque peu. 

Elle ouvre la bouche doucement, puis la referme juste après. Je l'invite à parler, mais elle ne semble pas décider. 

- C'est depuis le poste de police, pas vrai ? 

- C'est rien Pablo, t'inquiète. D'ailleurs, c'était déjà mieux cette nuit.