Chapitre 17

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*pdv Perceval*

Ce matin là, Perceval se réveilla habité d'un sentiment d'angoisse comme il n'en avait jamais ressentit. Son cœur comprimait sa poitrine comme si son estomac était remonté trop haut au court de la nuit. Une boule s'était formée au niveau de sa gorge empêchant l'air d'entrée sans siffler dans ses poumons. Mais le pire dans l'histoire, c'était qu'il ne savait pas encore pourquoi son corps réagissait comme ça. Autour de lui tout était silencieux et les prémices des rayons du jour jetait une lueur argentée sur les lattes du parquet défoncées. Bianca dormait encore profondément, ses longs cheveux blonds dépassant par mèche de son sac de couchage bleu ciel. Ce n'est que lorsqu'il se retourna que Perceval remarqua enfin l'absence des trois autres filles. Là où Julia, Damnésa et Tina devraient encore dormir ne se trouvait plus que des sac de couchage vides et un glaive romain abandonné un peu plus loin.

- « Tina ! »

Une voix venait de transpercer ces dernières limbes de sommeil si brusquement que Perceval ne put s'empêcher de pousser un grognement. Encore à moitié endormi, il n'avait pas entendu l'angoisse qui comprimait la voix de Julia.

- « Qu'est-ce qui s'est passait ? Ou est Damnésa ? »

Ce n'est que lorsque Perceval rejoignit Julia que son cœur capta enfin. Le visage de Julia, qu'il ne voyait que de profil, était tendu et ses lèvres tellement pincées entre ses dents qu'elles en saignaient. La boule se fit encore plus lourde et il eut tout le mal du monde à articuler une simple phrase.

- « Qu'est-ce qui se passe ? »

Julia n'eut aucun réaction comme si plongée dans son angoisse elle ne l'avait même pas entendue arrivé. Mais l'état de la mortelle n'était rien par rapport à la jeune préteur qui venait d'apparaitre dans son champs de vision. La petite fille de Jupiter était méconnaissable. Ses cheveux semblaient être passés dans un tornade avant de retomber mollement sur des épaules affaissés. La démarche était hésitante presque douloureuse. Et son visage était d'une pâleur inquiétante avec ses yeux éjectés de sang. Elle semblait encore plus à bout de force qu'après la grande bataille si bien qu'à peine arrivé à l'embrasure de la porte, elle s'écroula dos au mur, ses genoux lâchant sous elle. Julia eut un mouvement de reflex pour la rattraper mais Perceval lui ne bougea, n'esquissa par le moindre geste beaucoup trop occupé à dévisager la préteur avec des yeux ahuris et un cœur tambourinant sa poitrine.

- « Tu n'es pas blessée ? »

Julia entreprit de soulever les bras de la préteur pour vérifier par elle-même mais cette dernière se dégagea dans un brusque mouvement de recul.

- « C'est Malicia ! » finit-elle par cracher d'une voix pleine de haine « Ils ont emmené Damnésa ! »

- « Quoi ? »

Comment ça, emmené Damnésa ? Ou était la petite fille de Poséidon ? Ou était son amie ?

- « J'ai pas réussit à la rejoindre à temps »

Perceval ne remarqua pas que la colère dans la voix de son ainé n'était plus destinée à la fille de Némésis mais bien a elle-même. Il n'entendait plus rien d'autre que son cœur qui tambourinait contre sa poitrine. Se sentant pris de vertige, il dû s'appuyer contre le mur où était déjà adossée la préteur pour ne pas s'écrouler à son tour.

- « La piste est encore fraiche, on peut peut-être essayé de la suivre » proposa Julia

- « Inutile ! J'ai déjà essayé ! »

Les enfants déchus : la fin d'une civilisationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant