Les enfants déchus : la fin d'une civilisation

Chapitre 25

*pdv Damnésa*

Elle ne voyait plus que du orange. Du orange partout ! Plus de mur, plus de sol et plus aucune trace de son père à ses côtés. Il avait tout simplement disparu. Prise d'une énième quinte de toux, l'adolescente se recroquevilla sur elle-même. Elle n'avait même plus la force de hurler au secours.

Pourtant quelqu'un l'avait entendu. Elle entendait des bruits de pas venant du couloir derrière elle. Avec sa chance légendaire, c'était surement des soldats qui venaient l'achever. Qu'ils fassent...elle était épuisée. Au moins, comme ça, elle n'aurait plus mal.

- « Damn... »

La voix féminine s'arrêta brusquement comme si les mots mouraient dans la bouche de sa propriétaire avant d'avoir été entièrement prononcés. Elle sentait des yeux sur elle. Bienveillants ? Inquiets ? Elle n'en savais fichtrement rien.

- « Eh regarde-moi »

La voix était douce, presque irréelle couvrant à peine l'alarme retentissante. A contre cœur, l'adolescente releva difficilement la tête qu'elle avait laissé retomber mollement contre son corps. Ses yeux se plissèrent dans une tentative vaine pour distinguer un visage mais elle ne voyait plus que du orange.

- « Ma petite cervelle d'algue... »

Il n'y avait qu'une seule personne sur cette terre pour l'appeler par ce surnom ridicule. Elle l'appelait ainsi seulement quand elles étaient que toutes les deux et que personne ne pouvait l'entendre. Et aussi parce que cela énervait Damnésa. Elle sentit une main entourer sa joue comme dans un cocon.

- « Immortale...qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?! »

La petite fille de Poséidon tenta d'articuler un mot mais elle ne parvient qu'à cracher du sang. Ses poumons l'a brulé. Un incendie lui consumait la gorge.

- « Silena, éloigne-là de la fumée ! » ordonna sa mère

Alors que des mains la soulevaient sans ménagement, l'adolescente se souvint d'une chose, de quelqu'un. Elle se débattit dans les bras pourtant amies qui tentaient de la soutenir. Elle retenta de former un mot mais il ne sortait de sa bouche que des crachats de sang et des gargouillis incompréhensibles.

- « Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que tu essaye de me dire ? »

Elle fouilla dans sa poche et ses doigts se refermèrent automatiquement sur turbulence. L'épée de son père...c'était son unique chance de se faire comprendre. Avec l'énergie du désespoir, elle la secoua devant le nez de sa mère en espérant qu'elle comprenne.

- « L'épée de Percy ?! Qu'est-ce que....chérie, où est papa ? »

Les dieux soient loués (ou pas), Annabeth Chase n'était pas connue pour être longue à la détente. Damnésa pointa dans le vide en direction du couloir sans réellement voir quoique ce soit. Sa mère devait comprendre. Papa était là dedans.

- « Merde ! » jura Annabeth « Bon d'accord, Silena emporte Damnésa au bout du couloir est. Je vous rejoint avec l'autre cervelle d'algue ! »

Cette fois, Damnésa se laissa emporter par la petite fille d'Arès. Silena était obligée de prendre tout son poids contre ses épaules parce que la petite fille de Poséidon n'était même plus capable de mettre un pied devant l'autre. Mais elle ne plaignait pas.

- « Allez courage, Damnésa. On va s'en sortir. » lui murmura-t-elle à l'oreille

Mais Damnésa souriait. Elle n'avait plus mal. Elle était dans des bras amies et ses parents étaient venus à son secours. Qu'est-ce qui pouvait encore lui arriver ? Silena la posa en douceur au bout du couloir comme convenu. Damnésa sentait son regard brulant contre elle.