Chapitre 13

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*TW⚠️Attention ! Ce chapitre
contient des propos concernant
des idées noires et d'automutilation
Pouvant heurter la sensibilité de certains.
Âmes sensibles, s'abstenir.

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- Salut.

Je me retourne, étonnée d'entendre cette voix s'adresser à moi. Mes yeux pétillent quand je vois Sadie, postée derrière moi. Je ne réagis pas corporellement et lui réponds calmement.

- Salut.

Elle penche la tête de côté et souris à demi.

- Comment tu va ?

La fameuse question, une banalité qui n'en est pas une pour certains. Une commodité qui n'en est pas non plus une pour certains. Et une phrase de politesse qui n'est pas banale pour certains. Qui n'est pas banale pour moi.

Comment je vais ? J'ai envie de vomir. J'ai envie de mourir. J'ai envie de me taillader les veines. J'ai envie de me pendre au bout d'une corde. J'ai envie de m'endormir pour ne plus jamais me réveiller. J'ai cette envie d'avaler une boite entière de médicaments, ( juste pour voir ce que ça fait, comme je disais quans j'étais petite ) J'ai une putain d'envie de me tirer une balle dans la tête. Cette putain d'envie de mourir que je réprime depuis plus de 10 ans.

Alors non, je ne vais pas bien. Pas bien du tout même. Et je ne sais même pas vraiment pourquoi, c'est ça le pire. J'ai juste l'impression qu'à tout moment je peux exploser, me briser en mille morceaux, car je ne suis retenue que par de fins fils. Si fins qu'avec un seul mouvement un peu trop brusque, ils pourraient se briser. Ils se briseraient probablement.

Ma volonté ne tien plus qu'à un misérable fil. Un fil qui regroupe tant de petites choses pour n'en faire qu'une seule. Les gens qui comptent pour moi ? Je les oublierais, si j'étais morte. Les gens pour qui je suis sensée " compter " ? Ils m'oublieraient bien vite. Ou pas. Je ne sais pas. Ce qui me retiens ? Ma volonté. Ma volonté de prouver ce que je vaut au monde entier. Ma volonté de montrer à ceux qui me jugeaient et me sous-estimaient ce que je suis devenue et ce que je serais plus tard. Ma volonté de découvrir de nouveaux endroits. Ma volonté de me battre. Ma volonté de vivre qui prend le dessus sur ma putain d'envie de crever.

Et puis, je préfère encore souffrir en silence que de susciter la pitié d'autrui. De toutes façons, à quoi bon dire que je vais mal. Ensuite on me demandera pourquoi, juste pour la forme évidemment, car ça ne les intéressent pas vraiment, comment je vais. Et je ne saurais même pas quoi répondre, étant donné que même moi, je ne sais pas pourquoi je me sens à ce point comme une merde. Alors autant tout garder en moi. Au final, c'est du pareil au même.

- Bien, merci. Et toi ?

Elle hausse les épaules. Bon, j'ai l'air d'être assez crédible visiblement.

- J'en ai marre de te faire la tête, tu me manque et j'ai beaucoup trop de trucs à te raconter.

Je souris, m'avance un peu vers elle et lui attrape délicatement les mains.

- Je suis désolée. J'ai été vraiment infecte avec toi.

Elle secoue la tête et sers mes mains qui sont toujours logées dans les siennes avant de me regarder dans les yeux l'air de dire, " maintenant tu va m'écouter et me laisser parler". Ce que je fais.

- C'est ton mécanisme de défense. Je sais que tu es comme ça depuis que l'on est toutes petites. Tu blesses les autres avant d'être blessée c'est comme ça que tu fonctionne et pas autrement. Cette carapace qui t'enveloppe 98 pour cent du temps, qui ne tombe quasiment jamais, même avec moi. Je n'ai aucunement le droit de t'en vouloir pour ce que tu es ou même qui tu es. Même si par moment, il faut avouer que tu es extrêmement blessante, même avec les personnes qui comptent pour toi et pour qui tu compte. Il faut t'accepter comme tu es ou pas du tout. Je sais que tu as réagis comme ça seulement pour me protéger de ce que tu as vécu. Mais si tu n'extériorise jamais ce que tu ressens, ça va finir par te bouffer de l'intérieur et ton corps va finir par matérialiser cette douleur en plaques rouges, en boutons, en fatigue, en un moyen d'évacuer toutes ces émotions quoi. Ou tu va finir par t'auto détruire à coup de lame ou de ciseaux. Et je ne veux pas que ça se reproduise. Alors je vais te reposer la question et tu a intérêt de me répondre en toute honnêteté. Comment tu vas ?

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