Une fois ma phrase terminée, je me dirige vers la sortie de sa chambre et juste avant de franchir le seuil de la porte, je lui dis sans me retourner.- J'ai hâte voir ça. Ho, et si tu ne trouve pas comment t'habiller, fais moi signe je me ferais un plaisir de te prêter des fringues.
Et puis je m'en vais en laissant sa porte ouverte. Je me dirige vers ma chambre dans un pas lent et maîtrisé mais une fois ma porte fermée, je m'adosse à celle-ci, ferme les yeux en soupirant et me laisse glisser contre le bois pour atterrir les fesses contre terre.
- Putain,... soufflé-je.
J'ai bien crû que je n'allais pas y arriver. J'ai bien crû que j'allais flancher.
Je reste plusieurs minutes dans cette position, les jambes à moitié pliées chacune d'un côté, mes bras ballants contre le sol frais et ma tête appuyé contre la porte à lentement reprendre mon souffle en fixant le plafond après avoir réouvert mes paupières.
Je fini par me lever difficilement et me dirige vers mon dressing pour y attraper ma tenue de ce soir. J'ai chaud, vraiment chaud alors qu'il fait à l'intérieur quoi, 20 °C à tout casser ?
J'attrape un pantalon épais et un pull simple que j'enfile après être passée rapidement sous la douche.
Je me dirige ensuite vers la coiffeuse et allume les ampoules entourants le grand miroir rectangle qui reflète l'image de mon visage fatigué. Je démêle lentement mes cheveux auburn tirant plus vert le rouge-roux en fixant mon regard à travers le miroir et en pensant à ma dissertation. La liberté... je ne sais même ce que c'est. Je ne l'ai jamais connue. Enfin je crois, mais enfaîte...
c'est peut-être juste toi qui t'enchaîne toute seule... par peur de te laisser aller... par peur d'être blessé... par peur de vivre...
Après plusieurs minutes, je repose ma brosse à cheveux et attrape mon peau de crème pour commencer à me maquiller légèrement, m'hydratant en étalant une fine couche de crème et entame ensuite de cacher mes imperfection avec mon anti-cernes. Je recourbe mes cils, y applique un peu de mascara puis traces les quelques points de lumières sur mon visage et termine par une petite couche de gloss pailletté.
Mon maquillage terminé, je me regarde dans le miroir, enfin, je regarde mes yeux. Mes yeux verts. Je n'aime pas mes yeux, ils reflètent trop de choses, j'aurais préféré avoir les yeux noir, marrons, ou même ne pas en avoir du tout enfaîte. Je déteste ce que je vois dans mes yeux. Je le déteste tout autant que je déteste mon corps. Tout autant que je me déteste moi. Moi et mes cicatrices internes comme externes. Moi et mon passé. Mon regard vide reflète la douleur, la souffrance, l'abandon. Et puis mes pensées dévient vers la petite Alexi, elle a déjà vécu tellement de choses atroces pour elle. Pour une petite fille, une petite fille ne devais jamais vivre ce genre de choses. Une petite fille comme elle devrait profiter de la vie, avoir une maman qui la coiffe, qui lui dit qu'elle est belle, qu'elle est importante, qu'elle suffit, une maman qui lui dit tous les jours combien elle l'aime, qui l'accompagne à son premier jour d'école, qui lui prépare ses goûters avec amour, qui lui achète de nouvelles chaussures quand les précédentes sont trop usées, qui la maquille pour la première fois à l'occasion d'un anniversaire, qui lui explique ce que sont les règles, qui la rassure quand elle doute, qui lui parle des garçons, qui l'aime, une petite fille comme elle a besoin d'une maman qui lui apprend la vie et comment y survivre.
Une petite fille comme elle a besoin d'un papa présent, d'un papa qui lui apprend à ne jamais se laisser faire, d'un papa qui lui montre comment jouer au base-ball, qui rit et joue avec elle, qui la regarde comme la prunelle de ses yeux, qui lui raconte une histoire chaque soir, qu'il lui apprend à ne pas avoir peur des araignées en lui disant que les petites bêtes ne mangent pas les grosses, qui est la pour la rassurer quand un cauchemars envahit ses nuits, qui lui apprends à passer la tondeuse, à réparer une roue de vélo ou même à faire correctement ses lacets, qui la prévient contre les hommes, qui est prêt à aller acheter un fusil quand il se rend compte qu'elle grandit, qui lui dit qu'elle est belle chaque matins, qui lui offre un bouquet de fleur à chacun de ses anniversaires jusqu'à ce qu'elle ai son prince charmant, qui la porte pour poser l'étoile en haut du sapin à Noël, qui l'aime et qui lui montre, une petite fille comme elle a besoin d'un papa qui lui apprend la vie et comment y survivre.
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Flash Back
RomanceLayna Clarcks L'Amour La souffrance L'abandon Alec Williams L'argent La popularité Le basket Un passé, mais lequel? Plein de rebondissements Des sacrifices De la haine Du désir Et..... Vous verrez