Chapitre 15

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- Il est de combien ton budget courses du coup ?

Il me regarde, d'abord l'air de me dire << mais qu'est-ce que tu raconte >> et fronce les sourcils.

- Mon budget quoi ?

- Ton budget pour les courses crétin !

Je lève les yeux au ciel, ça me semble logique pourtant. Il hausse les épaules, l'air désinvolte.

- Connais pas.

Je stop le cadi dans sa courses et le retiens par le bras.

- Attends, t'as pas de budget pour faire tes courses, pour le shopping,  pour les loisirs et tout et tout ?

- Bah nan, j'ai pas besoin de faire attention. Je risque pas de manquer d'argent tu sais.

Ça m'énerve, il ne pensent même pas au gens qui ont faim dans les autres pays où à ceux qui n'ont même pas un endroit où dormir. C'est pitoyable.

- Bah oui ! Suis-je bête monsieur est riche j'avais oublié. Dis-je d'un air sarcastique et faussement enjoué.

Je ne lui laisse même pas le temps de répliquer que je pousse la cadi en avant et me dirige vers le rayon " fruits et légumes ". J'entends ses pas me suivre et il ne tarde pas à me rattraper.

- C'est quoi ton " budget " à toi ?

Je lève les yeux au ciel, excédée.

- 70 $ par semaines pour moi toute seule et 20 $ de marge au cas .

Il écarquille les yeux et me regarde d'un drôle d'aire que j'ai bien du mal à déchiffrer.

- Seulement ?! Mais tu dois mourir de faim !

Je secoue la tête, désespérée de l'ignorance de ce petit garçon dans un corps de grand-ado.

Ou de presque homme.

- Ça me suffit amplement. Donc si tu utilise ton cerveau deux seconde tu devrais réussir à savoir quel est notre budget pour deux.

Il fait mine de réfléchir pendant quelques instants, compte sur ses doigts et fini par lâcher.

- C'est peu. A moi tout seul je mange le double en moins d'une semaine.

Il n'a vraiment aucune conscience de l'argent celui-là, c'est quand même grave.

- La vie coûte de plus en plus cher. Mais bon, tu ne dois pas être au courant étant donné que monsieur Alec Williams est riche, ne vois pas plus loin que son nombril et ne pense à personne sauf à sa petite gueule.

Tout en parlant, je tâte des tomates et en mets quelques une dans un sachet craft que je lui tend pour qu'il le range dans le cadi. Je sens alors son corps se rapprocher de moi et, à côté de mon oreille il me murmure d'un aire satisfait.

- C'est celui qui ne pense qu'à lui qui t'as sorti d'une crise d'angoisse et c'est aussi celui qui ne pense qu'à lui qui a accepté que tu dorme dans son lit, dans sa chambre et dans ses bras.
Après, je dis ça je dis rien.

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