ROSA T°1 [ Terminé ]

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Je rouvre les yeux. Sortant enfin de ce foutu cauchemar.

Mon dieu...

Je me tourne dans le canapé et sursaute en voyant quelqu'un assis juste en face sur l'autre canapé.

J'aperçois une cigarette, c'est pour ça qu'il fait aussi froid.

Dans le noir je comprends que c'est Rayan.

- Rayan...

- Désolé, je ne voulais pas te faire peur.

J'ai...

J'ai l'impression qu'il n'a pas l'air bien. Il dit ça d'un ton tellement faible.

- Pourquoi tu ne dors pas ?

- J'ai vu... un mauvais rêve. Je n'ai plus envie de dormir.

- Rayan, tu es sûr que tout va bien ?

J'aperçois sa lèvre trembler, comme s'il allait pleurer.

- Ça-va... rendors-toi.

Je me redresse.

- T'en es sûr ?

Il déglutit difficilement.

- Dort Rosa.

- Je n'ai pas envie de dormir. Dis-je en me levant.

Il écrase son mégot de cigarette et vient vers moi.

- Tu peux me promettre quelque chose ?

- Ça dépend, c'est quoi ?

- Je sais que... à tes yeux je ne suis qu'un inconnu, que je ne peux pas t'obliger à m'aimer ni à m'apprécier. Mais j'ai quand même peur qu'il t'arrive quelque chose. La dernière fois que je me suis autorisé à aimer quelqu'un ça s'est très mal fini, et je ne veux pas que ça arrive avec toi. Promet-moi que s'il t'arrive quoique ce soit, que juste quelqu'un te touche ou agis bizarrement avec toi tu me le diras.

- Qu'est ce que...

- Promet le moi.

- Je te le promets, mais tu sais... je t'apprécie déjà assez je pense donc tu ne m'obligeras à rien. 

Il sourit.

- J'ai le droit de te faire un bisou ? Me demande-t-il.

J'hoche la tête positivement.

Il dépose un baiser sur ma tempe et m'enlace. Je sens ma poitrine se réchauffer contre son torse nu.

Comment c'est possible d'avoir autant confiance avec un homme alors que je le connais depuis à peine deux jours ?

J'ai l'impression de le connaître depuis une éternité.

- C'était quoi ton cauchemar à toi ? Me demande-t-il.

Je soupire.

- Les mêmes depuis des années. Je ne vais pas te dévoiler mes démons dès maintenant, tu risquerais de fuir.

- Je suis un trop bon gentleman pour fuir.

Je ricane.

Ça fait du bien... de lui parler. Ça me change les idées juste après un cauchemar.

- Tu sais... ce gala me fait peur parce que je ne veux pas échouer en tant que cavalière. Je crois que tu ne te rends pas compte à quel point on n'est pas au même niveau social. Tu es quand même le chef de la pègre et si je faisais un faux pas qui te nuisait ? Comment tu veux que les gens te respectent alors que tu viens avec une fille comme moi ?

- Rosa...

Il embrasse ma main et la caresse de son pouce.

- Tu ne feras rien qui me nuirait, même si tout le monde te voyait dans un état de faiblesse ou autre, je ne m'intéresserait pas à leurs regards mais à toi. Tu es parfaite. Tu es incroyable à mes yeux comprends-le. Ils ne vont rien te dire, ils n'oseront pas. Entre toi et moi il n'y a pas de niveau sociale, après tout je ne suis qu'un humain, et tu es une humaine. Tu n'as pas à te comporter différemment, soit toi-même. C'est tout ce que je veux ; voir la femme qui m'impressionne plus chaque jour.

- Tu me fais du charme ? Dis-je en retenant mes larmes.

- Ça marche ?

- A moitié.

Il ricane.

- En moins ça marche un peu. Mais sache que tu n'as pas besoin de te mettre la pression, vas-y zen ça ira ne t'inquiète pas. Tu n'as pas besoin d'avoir peur.

J'aimerais tellement avoir la réponse à ma question.

Pourquoi moi ?

Mais même lui ne le sait pas. C'est la première fois qu'un homme m'accorde autant d'importance, autant de gentillesse, de bienveillance et de protection.

J'ai un peu peur d'entrer dans son monde, ça me fait peur d'aimer quelqu'un qui pourrait partir à tout moment.

L'illégalité a de gros risques, déjà les flics, ensuite les conséquences de tout ça. Le fait que ce soit quelqu'un de très haï.

Je n'ai pas envie de profiter de lui, ni de son argent. Je veux juste passer des nuits comme celle-ci, à discuter en rigolant, de tout et n'importe quoi. C'est ce que j'aime.

J'admire les étoiles dans le ciel, quand j'étais petite mon frère me disait tout le temps que si j'avais peur je devais regarder les étoiles, il les regarderait en même temps.

Et comme une débile ça me calmait vraiment.

Le ciel a une réelle beauté que l'humain n'arrête pas de détruire.

- Je suis épuisée.

- Tu veux aller dormir ?

- C'est ça le problème, c'est que je veux aller dormir, mais en même temps je ne veux pas qu'on arrête de parler.

- On aura d'autres occasions de discuter pequeña.

- Je n'ai pas envie de revoir un cauchemar.

- Je resterais à tes côtés au cas où ça arrive.

Je soupire.

- Si on dort dans le même lit tu me promets que tu ne me touches pas ? Parce que je connais le gros cliché du on finit enlacé le matin comme par pur hasard.

Il explose de rire ce qui me fait ricaner.

- Tu crois vraiment que je ferais ça ?

- J'ai peur de tes limites.

- Ça ne finira pas comme ça ne t'inquiète pas. On y va ?

On monte à l'étage et rentrent dans sa chambre. Je m'allonge sous ses draps et m'éloigne de son côté.

- Bonne nuit pequeña.

- Bonne nuit Rayan...