A C T E 3 - Le Monde

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Nouvelle vie, nouvelle école, nouveaux camarades de classe et surtout : nouveaux problèmes. Haruo commence sa semaine de cours au lycée Kyushu. Son professeur principal - monsieur Gôtô - le présente à la classe comme un élève récemment transféré pour des raisons familiales et personnelles de sorte à ne pas ébruiter les incidents de Kiyoshina. Haruo et son professeur se sont mis d'accord pour protéger sa vie privée. L'arrivée d'Haruo n'intéresse pas plus que ça ses camarades. Sa présence dans la classe n'est ni remarquée ni ignorée.

Au lieu d'écouter le cours d'Histoire, Haruo rêvasse en regardant le ciel bleu par la fenêtre à côté de sa table. Le rêve du week-end précédent continue de le hanter : le son du glas et les élucubrations d'une voix inconnue retentissent dans son esprit comme un chanson impossible à oublier. Quand son oncle, sa tante ou Miyuki lui demandent comment il se porte au réveil, Haruo répond toujours qu'il "fait aller"... Faire des cauchemars est un phénomène normal et ordinaire, mais vivre un cauchemar qui ne cesse jamais relève de l'extraordinaire. Le regard du lycéen se pose sur les abords du gymnase. Deux élèves, très sûrement un couple, sont en train de s'embrasser, cachés loin des yeux et des oreilles de surveillants et de leurs professeurs. Haruo soupire.

Haruo, déprimé : (Ce lycée n'a rien de différent des autres en fin de compte... Et je me retrouve dans la même position qu'à Kiyoshina...)

Soudain, le regard du garçon près du gymnase se détourne de sa petite amie pour fixer Haruo. L'élève penche la tête de manière presque robotique sans jamais quitter Haruo des yeux. Dépassé par cette situation, Haruo écarquille les yeux. Son souffle se coupe net et des sueurs froides parcourent tout son corps. A son tour, la fille tourne la tête, or sa façon de le faire n'a rien d'ordinaire, rien de naturel : sa tête tourne à 360 degrés. Leurs yeux sont entièrement noirs, comme replis par les abysses les plus noires de ce monde - ou d'un autre.

Haruo, désemparé : (Dites moi que je rêve...)

Monsieur Gôtô remarque l'absence de son élève.

M. Gôtô, intrigué : Quelque chose ne va pas, Arisato ?

Haruo : Je... J'allais vous demander s'il était possible d'aller aux toilettes...

Le mensonge d'Haruo n'éveille aucun soupçon.

M. Gôtô : Tu peux oui. Mais ne va pas trainer dans les couloirs, d'accord ?

Haruo acquiesce d'un mouvement de tête puis quitte la salle de classe au pas de course. Il se précipite dans les toilettes des garçons, au deuxième étage, et s'enferme dans une des cabines, adossé à la porte. Sa respiration s'accélère de seconde en seconde au point de frôler l'hyperventilation. Il fini fatalement par vomir malgré tous ses efforts pour s'en empêcher. Le jeune homme s'assied en boule à même le sol, incapable de comprendre ce qui lui arrive.

Haruo : (Pourquoi !? D'où est-ce que ça vient ? Des voix, des cloches, les abysses et maintenant des gens qui se comportent comme des monstres !)

Il prend son téléphone et envoie un SMS à sa cousine. Ses mains moites tremblent et appuient frénétiquement sur les touches du clavier numérique.

SMS : Miyuki. Il faut que je rentre.

Il reçoit une réponse presque immédiatement.

SMS : Qu'est-ce qu'il se passe ?

SMS : Je ne sais pas. Je ne me sens pas très bien... J'ai même vomi sans savoir pourquoi.

SMS : Ah merde! Retrouve moi à la pause de midi alors, on va voir ce qu'on peut  faire.

S O U L S T R U C T U R EOù les histoires vivent. Découvrez maintenant