A C T E 15 - In Limbo

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Haruo émerge des ténèbres, allongé dans un lit blanc placé en plein centre d'une pièce encore plus blanche. Ses yeux endoloris le lui permettent pas de distinguer grand-chose à part des formes floues et sommaires autour de lui : une chaise, une table et des fils quelconques collés à lui. Il porte les mêmes vêtements que lors de sa rencontre avec Tyrant ; couverts de sueur et de ce qui semble être du sang.

Haruo, perdu : (Où est-ce que je suis ?)

Il chasse la couverture qui le recouvre et essaie de se redresser, mais des vertiges l'en empêchent. La lumière du soleil, projetée depuis une fenêtre immaculée à l'autre bout de la pièce, réchauffe son visage.

Haruo, perplexe : (Une chambre d'hôpital ?)

Le garçon secoue la tête et se frotte les yeux pour chasser les picotements qui en proviennent, mais sa vue ne revient pas à la normale... Plus le temps passe, plus Haruo se rapproche de la cécité. Quelqu'un ouvre la porte. C'est la première fois qu'Haruo entend ce genre de bruit aussi distinctement : chaque grincement émit par les gonds, la poignée qui s'incline et même le son du demi-tour. Il se concentre sur les bruits de pas sans arriver à déterminer de qui ils proviennent.

Haruo : Qui est là ?

Voix d'homme mûr : Vous êtes réveillé. En voilà une bonne nouvelle.

La voix s'approche de lui au fur et à mesure. Haruo distingue vaguement la tenue d'un infirmier.

Infirmier : Vous avez été admis ici en urgence hier, en fin d'après-midi. Mes collègues et moi nous sommes assurés que vos blessures n'empirent pas.

Haruo : Quelles blessures ?

Infirmier : Eh bien... Votre famille a appelé en disant que vous souffriez d'une hémorragie oculaire et que vous aviez perdu connaissance sans crier gare. Peut-être souhaitez-vous les voir ?

Haruo répond "oui" de la tête. Pendant l'absence de l'infirmier, le garçon essaie de se rappeler des évènements récents : les échanges avec sa cousine au club de fitness, la rencontre avec Tyrant, et enfin... Le néant. Plus rien. Il s'assied sur le bord du lit en soupirant, partagé entre inquiétude et impatience.

Haruo, stressé : (Je ne peux pas rester ici... Il faut détruire les Pygmées avant qu'il ne soit trop tard.)

A peine quelques minutes plus tard, l'infirmier revient, suivi par Miyuki et ses parents. Haruo fait tous les efforts du monde pour les regarder, mais tous ne sont que des images brouillées par les horreurs dévoilées par Pseudomonarchia.

L'oncle, rassuré : Tu nous as fait une sacrée frayeur.

Haruo, en baissant les yeux : Je suis désolé.

La tante : Tu n'as pas besoin de t'excuser, personne ne pouvait s'attendre à une chose pareille.

Miyuki se place devant son cousin et le pointe du doigt en affichant un air faussement vindicatif.

Miyuki : La prochaine fois que tu t'évanouis comme ça, t'auras affaire à moi !

L'oncle, en changeant de sujet : Au fait docteur... Qu'est-ce qui lui est arrivé exactement ?

L'infirmier regarde une dernière fois les papiers qu'il a entre les mains. Son expression devient grave, plus sérieuse. Il fait signe à la famille de s'asseoir sur les chaises à disposition avant de commencer son discours.

Infirmier : Pour être parfaitement transparent avec vous, monsieur Hyôdô... Nous n'avons pas réussi à identifier les causes de l'hémorragie, mais une chose est sûre : votre neveu perd la vue. A cette allure là, il devrait être aveugle dans les semaines à venir.

S O U L S T R U C T U R EOù les histoires vivent. Découvrez maintenant