A C T E 6 - Ordalie/Prélude

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Une semaine plus tard. Haruo, Miyuki et Valia ont repris leurs vies. Tout se passe exactement comme avant et leur mort, pourtant bien réelle, n'est plus qu'un évènement passé, un mauvais souvenir - pour le public du moins. Les manipulations de Pseudomonarchia ont donc fonctionné. Dans la cour du Lycée, Miyuki et Valia discutent autour d'un soda, à l'abri des fureteurs.

Valia : Au fait... Comment va Haruo ?

Miyuki soupire et resserre sa main sur sa canette.

Miyuki : J'en sais rien. Toute cette histoire de Monarques, de démons et de résurrection l'ont laissé dans un sale état.

Valia, inquiète : Comment ça ?

Miyuki, attristée : Il ne mange pas beaucoup, passe son temps enfermé dans sa chambre tout seul et a à nouveau les yeux vitreux... C'est comme s'il avait perdu quelque chose pendant qu'on était dans les Limbes.

Valia : Tu penses que ça a quelque chose à voir avec l'accident de ton oncle et de ta tante ?

Miyuki écarquille les yeux.

Miyuki : Tu penses qu'Haruo ne voulait pas revenir à la vie ?!

Elle ne répond pas et baisse les yeux.

Miyuki, en soupirant : Je m'en veux de ne pas avoir été en mesure de le protéger. Je lui avais promis pourtant, mais au final c'est lui qui a tout fait. Y compris mettre sa vie en jeu.

La lycéenne bois une gorgée de soda et s'éclaircit la gorge. Détenir le Nexus est un signe du destin, un signe que son détenteur est choisi par les Monarques pour accomplir des tâches d'une grande importance.

Valia : On ne pouvait rien faire, à part fuir. Ce "Pseudomonarchia" ne nous a donné ces pouvoirs qu'après le combat d'Haruo.

Miyuki, agacée : Cet enfoiré... Il joue avec nos vies et nos âmes sans se soucier de ce qu'on ressent. Tout ça pour quoi ?

La sonnerie marque la fin de la pause. Les élèves se regroupent, classe par classe, pour retourner en classe. Miyuki et Valia ne font pas exception : le cours d'Education Morale et Civique les attend.

***

En même temps, chez les Hyôdô...

Allongé dans son lit, rideaux fermés et casque sur les oreilles, Haruo attend sans réellement savoir quoi attendre... Sa musique tourne en boucle depuis plusieurs jours et ses heures de sommeil varient entre trop et pas assez. La voix du Monarque ne raisonne plus dans son esprit et les visions fantasmagoriques se sont calmées, mais les souvenirs des Limbes, eux, restent gravés dans sa mémoire comme une marque au fer rouge. Les déchus, l'accident de métro et la signature du contrat indicible : toutes ces images se mélangent et s'éparpillent dans sa tête. Au bout d'un moment, quelqu'un frappe à la porte.

L'oncle : Hé champion... Comment tu te sens ?

Haruo : (Impossible de lui parler de ce qui nous est arrivé...) Je ne sais pas comment l'expliquer...

L'oncle : J'ai téléphoné à monsieur Sōma, et ton absence est excusée. On a de la chance d'être tombés sur un gars aussi compréhensif.

Le garçon se tait.

L'oncle, en souriant : Bon... Je vais bosser. En attendant, repose toi et n'hésite pas à nous téléphoner, que ce soit à moi, ta tante ou à Miyuki. Ca roule ?

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