A C T E 10 - Sentence

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Le glas de l'église de Shihoma sonne. L'appel du Monarque retentit dans toute la ville jusqu'à atteindre la chambre d'Haruo. Au sein de cette dernière, le jeune homme fait les cent pas sous le regard perplexe de Miyuki et Valia, toutes les deux assises sur le lit. Haruo garde pour lui les révélations de Pseudomonarchia depuis la veille. Un fort sentiment de rancœur envahit son cœur et son esprit : peu importe qui est le meurtrier, il doit payer pour son crime. Le monde autour d'eux disparaît instantanément pour laisser place à un désert sombre et presque post-apocalyptique. Le sol noirci et marqué par des combats passés est couvert de traces de sabots, d'armes brisées et de dépouilles de soldats tombés au combat. Les armures et vêtements portés par ces soldats ne sont en aucun cas accordés : certains ressemblent à des légionnaires Romains, d'autres aux chevaliers Allemands de l'ordre Teutonique ou portent des accoutrements presque identiques à ceux portés par les Byzantins à l'époque de l'Empire Romain. Le vent souffle en silence, il soulève la poussière du sol et agite les bannières immobiles et déchirées.

Miyuki, en fronçant les sourcils : C'est quoi ce bordel ?

Valia inspecte les squelettes en armure autour d'eaux.

Valia, pensive : On dirait qu'on est en dehors du temps...

Debout au milieu du désastre, Pseudomonarchia regarde ses apôtres.

"Pseudomonarchia" : Vous êtes dans une autre partie du Limbus Puerorum. C'est ici que votre seconde cible vous attend...

Miyuki, en soupirant : Vous pourriez au moins faire l'effort d'être là pour nous accueillir. Sérieux.

Le Monarque se téléporte derrière le groupe et leur tend leurs armes respectives.

"Pseudomonarchia" : Le second fils de la Genèse. Vous le trouverez au centre de ce monde perdu... Abel, fils d'Adam, ère sur ces terres en quête de vengeance. Il réduit à néant les armées de tous les royaumes à la recherche de Caïn... Et du Dieu qui les a trompés.

Le trio s'équipe en vitesse alors que Pseudomonarchia marche lentement vers l'horizon obscur. Sans même se retourner, il dit au groupe :

"Pseudomonarchia" : Abel n'a rien à voir avec les déchus que vous avez rencontrés jusqu'à présent. Agissez avec précaution et unissez vos forces comme jamais auparavant... Ou faites face à une mort certaine.

Il disparaît sans laisser de traces alors que le vent se lève. A nouveau seuls, les trois jeunes gens se mettent en route vers le centre de ce no man's land. Le trajet s'annonce long et pénible : le sol jonché de cadavres et de débris force le groupe à faire attention où il pose les pieds, l'absence de ciel empêche tout repère d'orientation et, étant entourés par des terres désolées, tous doivent redoubler de vigilance ; les déchus peuvent se cacher n'importe où. Miyuki et Valia marchent côte à côte alors qu'Haruo les devance de quelques mètres. Agacée par les commandes du Monarque, Miyuki soupire bruyamment.

Miyuki, blasée : Encore et toujours la même chose... "Allez tuer ce machin" qu'il nous dit. Est-ce qu'il sait qu'on risque notre peau pendant qu'il fait je-ne-sais-quoi dans sa planque ?

Valia, en soupirant : Tu oublies le fait qu'il nous a prévenu qu'on allait sûrement se faire tuer par la cible...

Miyuki : Mais oui ! C'est comme s'il n'en avait rien à foutre de nous ! Qu'est-ce qu'on est pour lui en fait ?

Haruo suit la conversation de loin mais ne réagit pas. Il reste focalisé sur l'objectif - sur son objectif.

Miyuki, en inspectant son arme : La dernière fois on a dû gérer un gamin qui ne craignait pas la magie... C'est quoi la prochaine étape ? Un monstre géant qui s'en fout des coups d'épée ?

S O U L S T R U C T U R EOù les histoires vivent. Découvrez maintenant