A C T E 8 - Ordalie/Achèvement

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Miyuki : Réveille toi, Valia. On a gagné !

La voix de Miyuki fait écho dans l'inconscient de Valia. Sa voix est lointaine et étouffée, comme dans un rêve. Son corps est lourd, enraciné dans le sol en-dessous d'elle, et ses membres, eux, sont rigides, impossibles à articuler. Une étrange vague de béatitude se propage à l'intérieur d'elle, de ses pieds jusqu'à sa tête. Bien qu'incapable de se l'expliquer, elle accepte ce sentiment, ce don : l'énergie du Nexus qui agit comme des vagues à marée haute. Après un moment passé à naviguer dans les méandres de sa conscience, Valia ouvre les yeux. Elle est allongée sur les genoux de Miyuki. Elle discerne difficilement ses alentours à cause de la perte de ses lunettes.

Miyuki, rassurée : Tu te réveille enfin !

Valia se redresse lentement et regarde tout autour d'elle. Elle découvre les restes du champ de bataille : les attractions écrasées, les miroirs et vitres réduits en miettes et les restes de la carcasse du déchu.

Valia, somnolente : J'ai dormi longtemps ?

Miyuki : A peu près une heure... Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé. Il n'y a pas de lumière ou d'horloge pour se donner un repère temporel...

Valia secoue la tête pour dissiper la torpeur et se remet sur pied petit à petit. Son corps est encore engourdi, mais la douleur est passée.

Valia : Tu n'aurais pas vu mes lunettes par hasard ?

Miyuki sort les lunettes de sa poche et les tend à leur propriétaire.

Miyuki, gênée : Je les ai ramassées pendant que tu te reposais, mais l'un des verres est un peu fissuré. Désolé...

Valia, surprise : Ah... Heureusement qu'elles sont garanties...

Elle remet ses lunettes et s'étire longuement pendant leur conversation.

Valia, curieuse : Où est Haruo ?

Miyuki : Il monte la garde un peu plus loin, ne t'en fais pas.

Elle approuve d'un mouvement de tête en arrangeant ses cheveux. Entre temps, Haruo revient de son tour de garde. Il s'assied sur un banc carbonisé à proximité - faute de mieux, et soupire.

Haruo : Tout va bien, Valia ?

Valia fait "oui" de la tête en récupérant son fléau auprès de sa petite-amie.

Haruo, en souriant : On te doit une fière chandelle. Sans toi, cette créature aurait eu raison de nous.

Valia, timide : Je n'ai pas fait grand-chose. A vrai dire, je ne me souviens pas de tout ce qu'il s'est passé... Je sais que j'étais morte de trouille, et après... Je ne me souviens de rien.

Miyuki, contente : Tu n'as pas rien fait, Valia. Tu as réussi à utiliser ton Nexus dans un moment où tout semblait désespéré !

Haruo, pensif : (Il m'est arrivé la même chose la dernière fois... On dirait que ce "pouvoir" est lié à nos désirs ou à notre subconscient ; d'une certaine façon. J'ai l'impression que Pseudomonarchia ne nous dit pas tout...)

Il quitte son banc et emboîte le pas, prêt à reprendre la mission. Ils avancent tous les trois au hasard dans le parc à thème en essayant de limiter les combats. Les déchus sont des créatures vicieuses et hors du commun, ils ne fonctionnent pas comme les êtres vivants ordinaires. Ils saignent et respirent mais ne peuvent pas mourir d'hémorragie ou de chocs électriques, et certains sont même dotés de pouvoirs magiques aussi mystérieux que le Nexus. Leur potentiel semble infini alors qu'ils ont perdu les grâces de Dieu et des Monarques. Le déchu aux miroirs n'est qu'un individu parmi tant d'autres. Haruo se demande ce que Pseudomonarchia leur réserve pour la suite... Qui est ce "troisième fils de la Genèse" dont il parle ? Derrière lui, Valia traîne le pas, soutenue par Miyuki. Quand ils arrivent au pied des Chaises Volantes, cachés derrière le guichet, la voix de Pseudomonarchia revient subitement.

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