A C T E 20 - Réminiscence

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Tyrant, stupéfait : C'est impossible !

Haruo se tient devant lui. Le temps s'écoule à l'envers autour du garçon, si bien que ses blessures se soignent à une vitesse affolante, effaçant ainsi toute trace de ses précédents combats. La plaie sur son thorax se referme, centimètre après centimètre. Sa chair se recolle, ses os se ressoudent et le sang serpente jusqu'à l'intérieur de son corps. Le lycéen reprend son souffle et inspecte la moindre parcelle de son corps, surpris d'être encore en vie.

"Pseudomonarchia" : Ainsi tu as trompé la mort... Et ce sans mon intervention. Fascinant.

Le sol autour d'Haruo se met à geler progressivement alors qu'il fait face à l'ancien apôtre.

Haruo, peiné : Si j'avais été à ta place, si nous avions échangés nos rôles... Notre destin serait-il différent ? Aurais-je ta vie, et toi la mienne ?

Tyrant : Economise ta salive, Arisato. Tout ça ne s'arrêtera pas tant que l'un de nous ne sera pas mort.

Les pas de Tyrant fissurent la glace et son aura, elle, noircit de plus en plus.

Haruo : Pourquoi continuer à te battre ? Peu importe qui de nous deux ressort vivant de ce combat : il n'y aura pas de réel vainqueur. Tu en es parfaitement conscient, n'est-ce pas ?

Le renégat ne l'écoute pas. Le garçon baisse la tête et ferme les yeux quand il voit l'ancien apôtre lever sa lame. Lorsque Tyrant abat son Ôdachi sur sa cible, cette dernière disparait instantanément. Il fait volte-face immédiatement : Haruo est de l'autre côté de l'arène, indemne.

Tyrant, jaloux : Comment as-tu fais ?

Haruo : Le Logos... Je peux briser le cycle de la haine. Alors s'il te plaît, baisse ton arme.

Il lui coupe la parole en usant de "Niflheim". Le trait d'énergie fend l'air et disparait au contact d'Haruo.

Haruo, en soupirant : Je n'ai aucune envie de me battre, mais tu ne me laisse pas le choix... Nous avons un ennemi commun, un pouvoir qui dépasse ceux de tous les apôtres réunis et toutes tes connaissances. Mais tu préfères t'accrocher à cette stupide histoire de vengeance.

Haruo matérialise une épée de glace dans sa main droite, une glace qui brille de mille feux, comme animée par un pouvoir tout autre. Les armes des apôtres s'entrechoquent, leurs sorts se croisent et détruisent ce qu'il reste du nouvel Eden. L'escrime d'Haruo n'est pas devenue meilleure, mais son pouvoir, lui, est infiniment plus grand. Ses sorts de glace arrêtent les assauts physiques de Tyrant et rivalisent avec les sorts impressionnants de ce dernier. De son côté, l'ancien apôtre s'acharne : sa relique peut dévier et bloquer l'arme gelée d'Haruo, mais dès qu'il tente de le toucher avec, le garçon disparait...

Tyrant, agacé : (C'est comme s'il se déplaçait à travers le temps...)

Déconcentré par sa propre colère, le renégat est surpris par une entaille frôlant son visage de peu. Dos au mur, Tyrant n'a pas d'autre choix que d'attaquer Haruo de front. Son premier assaut est stoppé par un mur de glace qu'il brise d'un unique coup de poing, or, de l'autre côté, Haruo l'accueille avec sa magie.

Haruo : Tu ne peux rien face à ce pouvoir, Tyrant. Le Logos sera la lumière qui éradiquera les ténèbres ; Arondight !

Assaillit par une pluie incessante de pics de glace, Tyrant est contraint de lever sa garde. Sa chair immortelle est poignardée par le froid, et son sang maudit s'écoule le long de ses bras et de son buste. Malgré la puissance du pouvoir d'Haruo, l'ancien apôtre continue d'avancer et, lorsqu'il est enfin à portée, il abat sa relique sur l'épée glaciale de son adversaire pour le pousser à travers une paroi rocheuse à proximité. Camouflé dans la poussière créée par le fracas de la pierre, Tyrant fond sur son adversaire, prêt à l'achever une bonne fois pour toute. Soudain, une vague de froid mordant le traverse avant même qu'il n'atteigne Haruo. Le Limbus Patrum est plongé dans le silence. La poussière et les décombres restent figés dans l'espace. La voix d'Haruo, portée par un vent froid, résonne derrière Tyrant.

S O U L S T R U C T U R EOù les histoires vivent. Découvrez maintenant