LA VIE COULE EN NOUS

Jour 2 | Aleksandra

—𝙊𝙣 𝙛𝙖𝙞𝙩 𝙙𝙚𝙨 𝙘𝙝𝙤𝙨𝙚𝙨. 𝙋𝙪𝙞𝙨 𝙤𝙣 𝙡𝙚𝙨 𝙧𝙚𝙜𝙧𝙚𝙩𝙩𝙚 𝙙𝙞𝙧𝙚𝙘𝙩𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩, 𝙡𝙖 𝙥𝙡𝙪𝙥𝙖𝙧𝙩 𝙙𝙪 𝙩𝙚𝙢𝙥𝙨—

Je me sens revenir petit à petit. Une main me secoue légèrement et je lâche un gémissement pour exprimer mon mécontentement. J'entends une voix beaucoup trop forte pour mon crâne totalement explosé.

— Tu n'y es pas allée de main morte hein.

J'entrouvre les yeux et je regrette directement. Je les referme subitement dû à la lumière éclatante dans la pièce. Johnatan lâche un ricanement. Haha très drôle. Je plonge ma tête dans mon coussin et soupire fortement.

Pourquoi j'ai autant bu ? « Je t'avais prévenu ». Tais-toi, pas dès le matin, s'il te plaît. « On n'est plus le matin Aleksandra ».

— Eh, il faut ouvrir les neuneuilles, chuchote Johnatan.

Je secoue la tête dans mon coussin. Je veux redormir, je veux repartir dans les bras de Morphée. Ne plus être consciente. Ah oui, voilà pourquoi je voulais boire autant...

Je me redresse, les paupières toujours closes et me mets sur le dos. Je déglutis et ouvre finalement mes yeux gonflés qui croisent directement la tête de Johnatan. Il est penché au-dessus de moi, un sourire collé aux lèvres, sûrement pour se moquer de ma tête.

— Bonjour, dit-il en secouant une main dans les airs.

— Hum, dis-je à mon tour d'une voix éraillée comme réponse.

Je pose mes mains sur mes yeux et les frotte légèrement. Le brun s'assoit à côté de moi. Comme si nous nous connaissions depuis toujours.

— On a une journée chargée. J'avais prévu une activité, mais je doute que tu veuilles la faire aujourd'hui.

J'ouvre mes yeux encore une fois et les pose sur lui, incrédule. Il montre de sa tête les bouteilles posées en vrac sur le sol et me dit ;

— Hier, en boîte j'ai rencontré un gars super sympa, dit-il avec excitation. Et, son père a plusieurs caves à vin dans le coin. Il m'a proposé de venir aujourd'hui pour goûter quelques vins. Mais je vois que t'as pas chômé hier soir. T'as bu toute la caisse Aleksandra.

Y a trop d'informations d'un coup. Je me redresse en m'asseyant pour mieux le voir. Mes cheveux bruns remplis de nœuds font barrages devant mes yeux. Je les retire en arrière et ouvre ma bouche pour bailler. Je la cache avec ma main.

— Pour... pour le moment. J'ai... besoin... d'une douche, dis-je entre deux bâillements. Me laver les dents et pisser.

Je me lève sans me soucier d'être en culotte et teeshirt devant lui. Sans me soucier qu'il voit mes marques. Debout, je tangue un peu, j'essaye de rester en équilibre malgré ma tête qui tourne à vive allure. Je mets un pied devant l'autre et pars dans la salle de bain adjacente à ma chambre. Arrivée dedans, je suis prise de plusieurs nausées. Je me précipite alors au-dessus des toilettes et rejette-le peu que j'ai mangé hier.

— Ça va ?

La pire question à poser dans ce genre de situation, sérieusement.