LA VIE COULE EN NOUS

Jour 11 | Aleksandra

/!\ Ce chapitre contient une scène d'agression sexuelle [peu explicite]. Ne pas lire si vous êtes sensible. (Mais bon si vous lisez mon livre c'est qui vous devez avoir le cœur bien accroché car il traite des sujets "graves", mais très important d'aborder)./!\

-𝙀𝙡𝙡𝙚𝙨 𝙨𝙤𝙣𝙩 𝙡𝙖̀, 𝙨𝙪𝙧 𝙢𝙤𝙣 𝙘𝙤𝙧𝙥𝙨. 𝙀𝙩 𝙟𝙚 𝙡𝙚𝙨 𝙨𝙚𝙣𝙩𝙞𝙧𝙖𝙞 𝙢𝙚̂𝙢𝙚 𝙦𝙪𝙖𝙣𝙙 𝙚𝙡𝙡𝙚𝙨 𝙣𝙚 𝙡𝙚 𝙨𝙚𝙧𝙤𝙣𝙩 𝙥𝙡𝙪𝙨-

Les jours avancent à leur rythme. Je " profite" de la vie comme le dit Johnatan. Profiter se résume à boire à outrance, sortir en boîte, se baigner dans l'océan... est-ce vraiment ça la vie ?

Je n'en comprends pas le sens... Je suis perdue, au milieu des bouteilles vides, au milieu des paroles, des chansons, au milieu des gens, au milieu de l'océan.

Je suis perdue petite voix. « ... ».

Et maintenant, je ne l'entends plus. Je suis désormais seule. Vraiment seule.

Putain mais qu'est-ce qui m'arrive ? Je reprends conscience de mon corps petit à petit. Je n'aurais pas dû accepter tous ces verres. Je n'aurais pas dû sortir sans Johnatan.

Une douleur vive s'approfondit dans tout mon être. Je serre les dents sous le coup de la douleur intense. Mes yeux palpitent, entre les battements de cils j'aperçois des flashs de lumière bleue et... un homme devant moi. J'ai la tête qui flotte différemment que quand je bois trop d'alcool, nan là, c'est étrange et surtout anormal.

J'essaye de bouger mais mes membres ne m'obéissent pas. Je parviens seulement à bouger les extrémités de mon corps. J'entends la musique en fond et je vois le plafond qui s'illumine aux flashs des lumières. Mon cœur bat si vite, mon pouls résonne dans ma gorge, menaçant de faire exploser une artère. Je commence à respirer plus vite.

Les yeux enfin totalement ouverts je...

— Non. Non. Non. Non. Stop, dis-je en commençant de pleurer.

Je sens ses mains sur mon corps, elles s'immiscent sous mon teeshirt, dans mon pantalon large... Elles touchent ma peau, ma peau marquée de cicatrices. Elles glissent vers mes seins, vers mon entre-jambe...

Un ricanement parvient à mes oreilles malgré la musique. Ses mains sont partout sur moi, je n'arrive plus à respirer. Mon corps se met en veille, il ne fonctionne plus, mais je vois tout, mon esprit est bien là. Derrière mes yeux inertes, je le vois, prenant un plaisir incommensurable en touchant mon corps.

Un souffle se glisse sur la peau de mon ventre. Je me crispe entièrement. Pourquoi je ne peux pas bouger...

Des flash-back se déroulent devant moi : mon père qui me touche le corps, qui me viole encore et encore.

« CRIS ALEKSANDRA ! ».

Je pousse alors des hurlements déchirants. Des cris que je ne parvenais pas à sortir quand c'était lui. Je crie encore et encore. Mais l'homme au-dessus de moi ignore totalement ma voix cassante. Mes yeux en alerte se posent sur ses doigts qui abaissent la fermeture de mon pantalon. Je continue de crier et essaye par tous les moyens de réussir à bouger, mais en vain.

Ma tête me fait mal. J'ai l'impression qu'on me frappe avec un marteau. J'ai l'impression...

Une main se loge entre mes jambes par-dessus du dernier tissu qui me protège. Des larmes coulent tel un torrent le long de mes joues et ma gorge s'enflamme à cause de mes cris.