Jour 19 | Aleksandra

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–𝙋𝙖𝙧 𝙪𝙣 𝙨𝙚𝙪𝙡 𝙜𝙚𝙨𝙩𝙚 𝙩𝙪 𝙥𝙚𝙪𝙭 𝙧𝙚𝙨𝙨𝙚𝙣𝙩𝙞𝙧 𝙢𝙞𝙡𝙡𝙚 𝙚́𝙢𝙤𝙩𝙞𝙤𝙣𝙨–



Je regarde dans le vide et je pense à rien. J'observe l'obscurité qui réside dans ma chambre, là où il à cette seule atmosphère d'apaisement. Là où une énergie plus particulière qu'une autre est ancrée dans les quatre murs de ma chambre. Là où je me sens en sécurité.

Ici, je sais que je peux dormir paisiblement. Je sais qu'il n'y aura personne pour venir frapper à ma porte en me hurlant de l'ouvrir.

Je referme pour la millième fois mes yeux. J'essaye de gagner un sommeil réparateur, un sommeil qui me ferait le plus grand bien, mais je n'arrive pas à faire partir assez loin mon esprit pour qu'il ne revienne plus dans mon corps enveloppé de couette bien douillette.

Je me retourne, les yeux à nouveau ouverts, et ils se posent sur les trois chiffres qu'affiche le réveil posé sur la table de nuit.

3h33.

« Ce sont les anges qui disent coucou ». Ouais, sûrement.

Je lâche un soupir d'agacement et je m'assieds, dégageant le haut de mon corps du duvet qui était posé dessus. L'air frais s'abat sur mes bras nus, ce qui me procure quelques tremblements. Mes cheveux sont devant mes yeux quand je pose mes pieds au sol. Je touche de mes orteils la surface froide d'une bouteille de vin qui doit être vide. Elle doit l'être, sinon je ne l'aurais pas laissé en plan sur le sol.

Je dégage mon visage en tirant sur mes cheveux pour qu'ils soient derrière mon crâne et je décide de me lever. Je prends mon téléphone et allume la lampe de poche intégrée à celui-ci. Je marche entre quelques bouteilles vides et ouvre ma porte.

Dans le corridor totalement désert, un filet de lumière s'échappe par le dessous de la porte de Johnatan. Une faible mélodie arrive à mes oreilles.

« Lui aussi n'arrive pas à dormir ». Oui. Et il ne veut PAS être dérangé. « Je disais ça comme ça tu sais ». Je sais très bien ce que tu avais en tête. « Mouais ».

Je marche sur la pointe des pieds et j'arrive aux escaliers de marbres. Au rez-de-chaussée, je marche normalement et j'allume la lumière de la cuisine. Je la tamise pour mes pauvres yeux habitués à l'obscurité. Je pose mon téléphone sur le plan de travail et me prends un verre d'eau.

« Étonnant ». Ta gueule.

Quand j'avale le liquide transparent et doux, mes yeux se posent sur mon gâteau déjà bien entamé. Il ne reste qu'un quart, soit, que deux parts au total. Johnatan a bien aimé apparemment.

Je dépose le verre vide à côté de l'évier. Mon ventre lâche un petit bruit. Je décide de me couper une part. Quand j'allais porter le premier bout à ma bouche, une lumière vient m'arrêter dans mon geste. Je repose ma fourchette sur l'assiette et je vois que la lumière du corridor vient de s'allumer.

Ce qui veut dire que...

Johnatan entre dans la cuisine seulement vêtu d'un bas de pyjama carrolé. Je déglutis à la vue de son torse. Il arrête tout mouvement quand il s'aperçoit de ma présence.

— Oh. Salut, chuchote-t-il d'une voix grave.

Je lui fais seulement un geste de la main et reprends ma fourchette où il y a mon bout de gâteau encore intact. Une fois en bouche, je ferme les yeux et mâche lentement.

LA VIE COULE EN NOUSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant