Jour 21 | Aleksandra/Johnatan

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-𝙐𝙣𝙚 𝙞𝙣𝙩𝙚𝙣𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙥𝙚𝙪𝙩 𝙛𝙖𝙞𝙧𝙚 𝙘𝙝𝙖𝙫𝙞𝙧𝙚𝙧 𝙪𝙣 𝙘œ𝙪𝙧 𝙘𝙚𝙣𝙨𝙚́ 𝙚̂𝙩𝙧𝙚 𝙢𝙤𝙧𝙩-



ALEKSANDRA



Plongée dans mon demi-sommeil, j'entends la porte de ma chambre s'ouvrir, suivie de pas qui essayent de se faire discrets. Allongée au milieu de mon énorme lit, je sens le bord de celui-ci s'affaisser sous un poids lourd. Mes cheveux éparpillés devant mon visage, j'ouvre à moitié les yeux, entre des centaines de cheveux, j'entrevois la lumière chaleureuse de soleil levant et Johnatan.

Je prends une respiration en soupirant, et une douce odeur se répand dans mon nez. Johnatan se penche vers moi et m'observe.

— Tu ne dors plus Aleksandra, chuchote Johnatan.

Je lâche un bruit qui peut paraître presque inhumain. Au-dessus de moi, Johnatan rigole. Je m'étire et me redresse sur mes coudes. Je ne vois plus rien, j'allais dégager mon visage de mes cheveux, mais une main me devance. Je sens des doigts s'emparer de mes mèches brunes. Johnatan me frôle les joues, ce qui a certainement dû me les faire rougir.

Il est doux dans ses gestes, il fait ça avec une telle douceur... Johnatan s'attarde sur la dernière mèche, ses doigts me caressent la joue. Mon cœur s'emballe, mon ventre se tord et ma respiration se saccade. Mes yeux fixent sa main, ses doigts me transpercent la peau, du moins, j'en ai l'impression. Ils finissent par quitter ma joue et ils enlèvent les derniers cheveux sur mon visage.

Je monte mes yeux vers le sien. Ses joues sont légèrement roses et il paraît presque gêné. Je souris intérieurement... ce qui ne m'était jamais venu à l'esprit. Sourire, intérieurement... « Il fait de l'effet le petit Johnatan. Bientôt tu souriras pour de vrai ! ».

Salut, murmuré-je.

— Salut, dit-il à son tour.

Ses yeux me scrutent, ils ne cessent de zigzaguer sur l'entièreté de mon visage. Il me regarde avec ce regard inexplicable, indéchiffrable. Gênée, je baisse les yeux et je vois qu'il a apporté des croissants frais et deux tasses, une avec du café et l'autre... avec du thé.

— Comment tu sais que j'ai horreur du café ? je demande, curieuse.

— Oh, t'as dû me le dire quand t'étais saoul, dit-il en faisant une mimique.

« Ou, il t'a observé et a estimé que tu n'aimais pas le café ».

Je me redresse et m'assois contre la tête du lit. Johnatan prend le plateau avec soin et le dépose à côté de moi. Il prend son café et moi je prends un croissant avec une assiette. Je ne vois que maintenant, mais il y a un bloc note et un stylo mis sur le plateau. Johnatan voit que je zieute le feuillet, il boit une gorgée et il me dit ;

— J'ai pris ça pour que tu me notes tout ce que tu as rêvé de faire depuis que tu es petite. Des choses que tu n'as jamais pu faire.

J'ai un pincement au cœur face à sa déclaration. Mes mains tremblent légèrement et mes yeux deviennent vitreux.

— Eh, faut pas pleurer, chuchote Johnatan en me prenant le poignet gauche. Mange, ça te fera le plus grand bien.

Je prends une morse dans la pâtisserie encore chaude. Nous mangeons le petit déjeuner dans mon lit, en silence. Je repose l'assiette vide et je prends ma tasse où le thé a déjà refroidi.

LA VIE COULE EN NOUSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant