Passé

1.4K 89 8
                                    




--𝙈𝙖𝙡𝙜𝙧𝙚́ 𝙡𝙚 𝙣𝙤𝙞𝙧 𝙦𝙪𝙞 𝙖 𝙚𝙣𝙫𝙖𝙝𝙞𝙚 𝙢𝙖 𝙫𝙞𝙚, 𝙞𝙡 𝙮 𝙖 𝙪𝙣 𝙥𝙚𝙩𝙞𝙩 𝙨𝙤𝙡𝙚𝙞𝙡 𝙦𝙪𝙞 𝙛𝙖𝙞𝙩 𝙨𝙤𝙣 𝙖𝙨𝙘𝙚𝙣𝙨𝙞𝙤𝙣 𝙥𝙤𝙪𝙧

𝙖𝙢𝙚𝙣𝙚𝙧 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙡𝙪𝙢𝙞𝙚̀𝙧𝙚 𝙙𝙖𝙣𝙨 𝙘𝙚 𝙣𝙤𝙞𝙧 𝙞𝙣𝙩𝙚𝙣𝙨𝙚—



2021

Aleksandra, 17 ans.



Quand j'ouvre les yeux, c'est pour me réveiller à nouveau sur le parquet crasseux du salon. Sauf que cette fois, quelque chose est différent. Je n'arrive pas à bouger, quoique je fasse, mon corps ne fait aucun mouvement. Il n'obéit plus aux signaux que mon cerveau envoie.

La tête contre le sol, je lève les yeux et remarque que le soleil arrive bientôt vers la fenêtre de la cuisine. Quand ses rayons apparaissent sur le carrelage de la cuisine, cela veut dire qu'il va bientôt se lever et si je n'arrive pas à bouger pour m'en aller, il va à nouveau me frapper.

Des larmes de colère coulent de mes yeux. Je m'énerve contre moi-même. J'essaye encore et encore de bouger le moindre doigt de ma main. J'observe avec une infime concentration mon index que j'essaye de lever à tout prix. Avec un certain temps, j'y arrive et je souffle de soulagement.

Je commence à ressentir mes jambes douloureuses et remue légèrement mes pieds. Je reprends le contrôle de mon corps petit à petit quand soudain des bruits de pas se font entendre au premier étage. Je commence à pleurer sur le sol en me tortillant dans tous les sens pour ramener la vie dans mon corps endormi.

Je peine à me redresser sur mes coudes. Je prends de grandes respirations à chaque mouvement. Avec tant de bien que de mal, j'arrive à me mettre debout. Mon jean est imprégné de sang à quelques endroits et mon top noir est déchiré à mon abdomen. Mes bras sont bleus où il m'a frappé la veille. A l'entente de la porte de la salle de bain, mon cœur commence à battre à mille à l'heure.

J'ai pas nettoyé. J'ai pas nettoyé. J'ai pas nettoyé. J'ai pas nettoyé. J'ai pas nettoyé. J'ai pas nettoyé. J'ai pas nettoyé. J'ai pas nettoyé. J'ai pas nettoyé. J'ai pas nettoyé. J'ai pas nettoyé. J'ai pas nettoyé.

Je commence à marcher vers la porte d'entrée. La peur monte en moi en même temps que l'adrénaline quand j'entends qu'il m'appelle;

— Aleksandre ? dit la voix hargneuse de mon père en haut dans le couloir.

Je m'empresse d'ouvrir la porte et la claque en commençant de marcher vite dans le jardin. J'ouvre le petit portail grinçant et cours le plus vite possible dans la rue encore déserte. J'entends au loin les cris de mon père, ce qui me pousse à courir encore plus vite.

Des larmes se fraient un chemin sur mes joues et s'envolent derrière mon crâne à cause du vent encore frais qui s'abat sur mon visage lors de ma course. Quand je passe le pont, je me dis qu'est-ce que je suis en train de faire ? Où vais-je aller maintenant ? « Chez Hector ». C'est au dernier recours que j'irai pas avant. « Tu viens de fuir papa. Tu penses que ce n'est pas le dernier recours ? »

— Et merde, râlé-je en prenant une rue sur ma droite.

Je cesse de courir quand j'arrive à la hauteur de sa maison. C'est là que ma peur et l'adrénaline s'envolent et que ma douleur réapparaît en un claquement de doigts. Je me tiens les côtes d'une main en gravissant les marches. Je me pose contre la porte et appuie sur l'interphone, à côté du nom d'Hector O'Sullivan.

LA VIE COULE EN NOUSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant