Jour 13 | Aleksandra

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–𝙐𝙣 𝙤𝙗𝙟𝙚𝙩 𝙥𝙚𝙪𝙩 𝙣𝙤𝙪𝙨 𝙙𝙚́𝙘𝙡𝙚𝙣𝙘𝙝𝙚𝙧 𝙪𝙣 𝙨𝙤𝙪𝙫𝙚𝙣𝙞𝙧.𝙐𝙣 𝙨𝙤𝙪𝙫𝙚𝙣𝙞𝙧 𝙟𝙤𝙮𝙚𝙪𝙭 𝙤𝙪 𝙪𝙣 𝙨𝙤𝙪𝙫𝙚𝙣𝙞𝙧 𝙦𝙪𝙚 𝙡'𝙤𝙣 𝙫𝙤𝙪𝙙𝙧𝙖𝙞𝙩 𝙖̀ 𝙩𝙤𝙪𝙩 𝙟𝙖𝙢𝙖𝙞𝙨 𝙤𝙪𝙗𝙡𝙞𝙚𝙧–



Je ne cesse de boire. J'engloutis des quantités astronomiques chaque jour, la cave se vide peu à peu, et c'est là que je me rends compte de mon addiction. « Tu n'y es pour rien Alek ». Si. J'ai choisi de boire. J'ai choisi de goûter à l'alcool, petite voix. Alors oui, j'y suis pour quelque chose.

Comment je peux toujours être en vie avec tout ce que je m'envoie dans le cornet ? Mon corps pourrait lâcher, mais il ne le fait pas, comme si vivre ce calvaire était prévu depuis toujours.

L'eau chatouille mes doigts de pieds. La musique dans mes écouteurs caresse mes tympans et le vin coule dans ma gorge, laissant derrière lui une sensation agréable en bouche.

La tête ailleurs par l'alcool dans mon sang, je commence à bouger au rythme de la musique, une musique qui parle de problème d'alcool...

Je danse dans les vagues, je tourne sur moi-même, la bouteille sur mes lèvres. L'eau mouille mon short mais je m'en fous. La marée monte, mais je m'en fous. Le soleil est presque de l'autre côté de l'horizon, mais je m'en fous. La bouteille est presque vide, mais... « Tu t'en fous pas. Pas vrai ». Non, pour ça je ne m'en fous pas.

Je ferme les yeux et continue de danser sous le soleil couchant.

« A demain ».

— A demain, dis-je en faisant aller ma main vers le ciel en direction du soleil lointain.

Je rebrousse chemin, en essayant de ne pas tomber dans l'eau. Sur le sable encore chaud, je finis le fond de vin qui restait et continue de danser tout en prenant la direction des escaliers métalliques. La musique et l'alcool sont des échappatoires, et assemblés c'est tout un autre monde qui s'offre devant nous.

La tête qui flotte, plus la musique... j'ai l'impression de ne plus être là, sur la terre ferme.

« Souris ». Dans tes rêves les plus fous. « Pourtant l'alcool te rend plus joyeuse. Mais il ne t'a jamais fait sourire... ». Nan jamais.

Je danse en tournant sur moi-même et chante les paroles en ignorant la voix dans ma tête. Mes yeux fixent la falaise droit devant moi puis ils observent la maison illuminée, il n'y a que ma chambre qui n'est pas allumée. Johnatan s'en fout de la consommation d'électricité apparemment. « Normal il est riche ». Et c'est une injustice.

Moi, j'ai toujours eu l'habitude d'éteindre les lumières. Et même certaine fois je n'allumais même pas sous le manque d'argent. Surtout ces derniers mois... Surtout depuis...

Et mes yeux se posent sur une silhouette sur le balcon à l'étage, là où il y a l'atelier de Johnatan.

Au pied des marches je constate qu'il me suit du regard.

M'a-t-il regardé depuis le début ? « Il te dévore du regard, Aleksandra. Tu es juste trop aveugle pour le voir ». Qu'est-ce qu'il me trouve. Je suis personne, une fille anéantie par la vie, rien d'autre. « Je te l'ai déjà dit, il te voit telle que tu es... ».

— Salut, hurlé-je en faisant taire la voix dans ma tête.

En montant les escaliers j'arrive à distinguer un rire. Je regarde en l'air et il me fait un signe de la main, une cigarette coincée entre ses doigts.

LA VIE COULE EN NOUSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant