Passé | partie 2

1.4K 89 33
                                    




—𝙅'𝙖𝙞 𝙥𝙪 𝙢𝙚 𝙡𝙞𝙗𝙚́𝙧𝙚𝙧 𝙖𝙪𝙥𝙧𝙚̀𝙨 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙢𝙤𝙧𝙩, 𝙢𝙖𝙞𝙨 𝙚𝙡𝙡𝙚 𝙣'𝙖 𝙥𝙖𝙨 𝙫𝙤𝙪𝙡𝙪 𝙚̂𝙩𝙧𝙚 𝙢𝙖 𝙡𝙞𝙗𝙚́𝙧𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣—




2022

Aleksandra, 18 ans.


Trois jours plus tard...



— Tu es sûre de vouloir rentrer chez toi ?

Je regarde Hector qui est dans le cadre de porte. Son visage d'habitude dur et sans émotions est maintenant — depuis trois jours — en pleine expansion. J'arrive à lire en lui comme un livre ouvert à présent.

Je ne rentre pas chez moi Hector...

— Oui il faut que je rentre maintenant, lui dis-je en hochant la tête.

Je sens que quelque chose le pousse à me retenir auprès de lui. Qu'il ne veut pas me laisser partir. Et au fond de lui, il a bien raison d'avoir un mauvais pressentiment.

Hector me tend ma veste usée et délavée avec un petit sourire triste. Je la lui prends des mains et l'enfile directement sur mes épaules osseuses. Je dégage mes cheveux de ma veste pour les mettre devant mon visage, pour cacher mon bleu sur ma joue droite. Je prends mon sac à dos qui est posé à mes pieds et le mets sur une épaule.

« Avoue-lui ». Jamais de la vie.

— A la prochaine, chuchoté-je en lui agitant ma main pour lui dire au revoir.

Il me sourit et fait "bye-bye" avec sa main lui aussi. Je recule de quelques pas pour arriver vers les escaliers en pierre taillée. Hector commence à reculer dans son appartement et ferme doucement la porte en regardant le sol. J'allais poser mon pied sur la première marche, mais je m'arrête soudainement dans mon geste.

— Hector ! crié-je dans la cage d'escalier.

Il stoppe son geste et ouvre grand la porte en me regardant avec de grands yeux. Il ouvre la bouche mais je cours dans ses bras pour le faire taire. Ses deux énormes bras m'engloutissent tout doucement contre lui. Je niche ma tête sur son torse et expire longuement.

— Merci. Merci pour tout. Absolument tout.

Je sens le corps d'Hector se crisper après mes mots.

A-t-il compris ? Nan bien sûr que non. J'aurais bien pu utiliser ces mots dans un autre contexte.

« Il a peut-être deviné ». J'espère seulement qu'il ne fera rien pour m'arrêter.

— Je t'aime Aleksandra, murmure-t-il près de mon oreille. Comme ma propre fille.

Ses lèvres se posent fortement sur le sommet de mon crâne. Des larmes de tristesse et de joie s'échappent de mes yeux. C'est la première fois qu'on me dit je t'aime depuis longtemps, très, très longtemps. L'eau salée de mes larmes mouille son teeshirt et celles d'Hector tombent dans mes cheveux.

Il m'aime comme sa propre fille. Comme sa fille. Il m'aime. Il aime sa fille. Il m'aime.

— Je... je , commencé-je en bégayant. Je t'aime aussi Hector. Comme le père que j'ai toujours rêvé d'avoir.

LA VIE COULE EN NOUSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant