Une fleur à protéger

Chapitre 23

Sakura

Au bout de cinq défaites, mon esprit de compétition était officiellement décédé. Mon père ne savait ménager personne en ce qui concernait gagner aussi anodine que soit la victoire. Il associait chacune de mes défaites à des situations tortueuses de la vie face auxquelles je devrais savoir me relever. Sauf que jusqu'ici je n'avais pas encore trouvé la bonne formule pour le faire . Qui plus est j'en avais un peu marre.
« - J'abandonne. Je n'arriverai jamais à te battre. Du moins loyalement. » soufflais je agacée.

« - C'est bien ça le problème. Ton esprit défaitiste et ton manque de confiance en toi ne te feront jamais entrer dans tes retranchements. »

Souvent je me retrouvais beaucoup dans ses conclusions métaphoriques mais par moment j'avais bien l'impression qu'il en faisait trop. Oui je n'étais pas très competitive, on n'y peut rien.

« - Que dirais-tu d'aller manger plutôt que d'essayer de réveiller mon esprit de vainqueur ? » proposais Je pour esquiver la minute de psychologie qui aurait suivi.
D'un air dubitatif, il avait regardé sa montre avant de secouer la tête pour dire non.

« - Je dois rejoindre mes collaborateurs. C'est déjà pas très courtois de n'avoir pas été présent à leur arrivée, mais promis, nous nous reverrons demain avant le gala ma chérie. »

Sur ce, il m'avait embrassé la tempe tendrement avant de s'en aller. C'était toujours ainsi avec mon père, malgré son intransigeance je pouvais nier tout sauf le fait qu'il m'aimait inconditionnellement  quand bien même il ne le disait pas ouvertement.

Affalée sur le canapé, je cherchais une recette en ligne suffisamment longue pour occuper les trois quarts de la journée qui me restait vu que je n'avais aucune envie de sortir.
Heureusement, Karui était là. Son titre de chef cuisinière serait bien utile pour relever mes bourdes car sans excès j'étais une calamité culinaire. En plus de son don pour la cuisine, elle n'était une agréable compagnie. N'hésitant pas à raconter des anecdotes en passant sur son couple qui me faisait bien rêver. Rien n'aurait pu prévoir qu'ils auraient fini par s'aimer tous deux. Bien au contraire, Karui l'exécrait initialement . En ses débuts de carrière en tant que chef, elle s'était prise une vilaine dépréciation de la part de Choji qui lui siège comme critique culinaire des meilleures restaurants. Ce qui lui avait valu une repousse de son contrat à deux mois plus tard. Puis elle avait finalement débuté sans trop comprendre , recontactée après son supérieur sans jamais savoir que c'était sous l'influence de Choji qui lui s'en voulait beaucoup d'avoir paralysé ses affaires. Et un peu plus tard, c'est avec uniquement l'intention de lui présenter des excuses qu'il avait invité, sauf que de cette soirée était née leur idylle.

Vivement que je puisse un jour dépeindre mon histoire d'amour de sorte à faire rêver d'autres.  Pour le moment, je me concentrais sur la pâte à laquelle je devais donner une forme triangulaire. Je souris en me disant que Sasuke m'aurait certainement charrié sur le fait que je n'arrivais pas à faire quelque chose d'aussi banale.

Naruto

Faire bouger Sasuke ce matin avait été bien plus compliqué que prévu. Il prétendait être malade alors a qu'en fait il avait juste la gueule de bois. Il n'y avait que cela qui était susceptible de lui donner d'énormes cernes et l'empêcher d'être matinal. Sauf que lorsque Sasuke décidait de se bourrer c'était toujours mauvais signe. De surcoût sans moi. C'était comme une façon de dompter ses pulsions, qui ne marchait jamais je précise. Au contraire, cela lui donnait plus de zèle que de nature. On partageait tous sauf les histoires de sexe, du moins pas profondément. En même temps, cela faisait un moment qu'il était sous jachère. N'empêche que j'étais obligé de le réveiller, le gala était pour ce soir et c'était évident que lui comme moi n'avaient pas d'attirail pour ce genre de soirées présentement.