Chapitre 30

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Sakura

Je sortais de la faculté en apercevant Sasuke garé sur le parking à m'attendre. J'avais fait le point sur mon existence et même si ce n'était pas évident de le dire, mon père avait bien raison sur une chose. Je n'avais rien fait de moi même et pour moi. A cet effet, j'avais repris les cours, et débuté un jour sur quatre en tant qu'interne dans un service neurologique. Je ne m'étais jamais sentie aussi vivante qu'en étant ainsi utile. L'existence humaine ne se résume pas à ce qu'on aura vécu mais surtout à ce qu'on aura su apporter à ce qui nous entoure.

Il ne s'agit de suivre des jours qui passent tout en amassant un patrimoine, non le plus important était de se sentir important pour cette société. Sentir que l'on apportait quelque chose aux autres était l'essence même de la valeur d'une vie. C'est ce que j'avais retenu de l'expérience de Mme Mikoto. Plus que n'importe qui elle était consciente de son mal vu qu'elle vivait intérieurement, mais cela ne l'avait pas empêché de faire de ses derniers moments, des jours qui ont eu de la valeur et non pas seulement parce qu'ils précèderaient des aurevoirs sans doute déchirants.
Il fallait vivre, se donner les moyens d'avancer et ce tant que notre corps le pourra.

C'est bien trop facile de se résigner et de faiblir face à une maladie qui peut-être n'aura jamais raison de ce que vous êtes. Être malade ce n'est pas être limité, non c'est juste avoir moins de temps mais plus de chances de réaliser ce qui est important.

Ainsi, la nouvelle Sakura désirait vivre, faire tout ce que son corps lui permettrait dans les limites du raisonnable. L'heure de prendre mes médicaments ne me paraissait plus comme un rappel de mon insuffisance mais plutôt comme une nouvelle chance de me renforcer pour mieux affronter la suite. Et c'est là que je compris que le mal était avant tout psychologique. Par le simple fait de décider que je me sentais bien, je gagnais des forces.

Accepter qu'on est malade est une chose mais en faire le centre de notre vie en était une autre. Une chose a dans notre vie, l'importance qu'on aura nous même décidé de lui accorder. De ce fait, un problème n'en est pas un tant que l'on ne l'aura pas décidé. Par ces nouvelles résolutions, je souhaitais célébrer la vie du mieux que je le pouvais.

Avec Sasuke, ça n'avait pas été simple au début. Le deuil ça va, ça vient. La culpabilité du survivant était le plus dur à gérer. Cependant il ne m'avait plus jamais caché ses maux, et c'est ensemble qu'on essayait d'aller de l'avant à chaque fois.
Je m'installais à l'intérieur du bolide avant de lui embrasser la joue comme à l'accoutumée et sans même qu'il ne me l'ait demandé, je lui racontais ma journée qui n'avait absolument rien de passionnante.

« - On t'a déjà dit que tu étais pénible ? » dis le brun en s'arrêtant devant la petite maison en rénovation qui serait notre lieu de paradis.

« - Oui tu me le dis toujours. Les travaux sont sensés finir quand ? »

« - Dans 2 semaines. »

Sans plus tarder, je retirais ma ceinture avant de le rejoindre à l'extérieur.
Un jour sans trop de sérieux, j'avais émis l'idée de vouloir en permanence être avec lui. Celui-ci a concrétisé cette folie, en me faisant part un jour de son désir qu'on vive ensemble. Et s'en suivit une petite période de recherche du parfait nid d'amour. Les semaines d'après c'était déjà fait sauf qu'on avait jugé certains détails comme déplaisant d'où les rénovations. Et pour finir dans deux semaines nous aurons enfin un chez nous.

La réaction de mes parents au début avait été bien différente de ce à quoi je m'attendais. Ma mère sans surprise n'était pas réticente mais avait posé beaucoup de questions. Mon père par contre en avait fait tout un drame avant de capituler dun coup. D'abord heureux de me voir me reprendre en main, il n'avait pas trop chipoter devant mon élan d'émancipation.

Une fleur à protéger Où les histoires vivent. Découvrez maintenant