Chapitre 25

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Le lundi matin, Aether se trouvait assis au fond de la classe, son regard distrait et ses pensées vagabondes. Sur le bas de sa page de cahier, il dessinait de petits croquis de Xiao, ses traits délicats et sa silhouette gracieuse apparaissant sous son crayon avec une précision empreinte de tendresse. Chaque coup de crayon semblait insuffler une vie nouvelle à ses dessins, comme s'ils étaient une fenêtre ouverte sur ses sentiments pour Xiao. Aether soupirait toutes les minutes, son ennui palpable. Pour quelqu'un au profil littéraire, les mathématiques représentaient une mer de chiffres et de formules dépourvus de sens, une énigme qu'il n'avait pas envie de résoudre.

À sa droite, Hu Tao jetait des coups d'œil furtifs aux croquis du blond. Elle esquissait un petit sourire à chaque fois qu'elle reconnaissait les traits de son frère dans les dessins de son ami. Depuis dimanche, elle avait remarqué les signes indubitables de l'amour naissant entre Aether et Xiao. La brunette secouait légèrement la tête de droite à gauche, amusée par la situation, avant de se remettre à copier les formules inscrites au tableau. Le professeur, d'une voix monotone et dépourvue de toute passion, continuait d'énoncer des théorèmes et des équations, ignorant les soupirs étouffés et les regards vides des élèves.

Les yeux d'Aether devenaient vitreux, un signe évident que son esprit errait loin de la salle de classe. Les équations complexes sur le tableau semblaient floues et abstraites, telles des hiéroglyphes dépourvus de sens pour lui. Il se sentait prisonnier de cette monotonie, rêvant d'évasion et de liberté. Les dessins de Xiao étaient son seul réconfort, une échappatoire vers des pensées plus agréables. Chaque trait de crayon était une expression silencieuse de son amour, une tentative de capturer la beauté et la complexité de ses sentiments.

Hu Tao, assise à ses côtés, tentait de masquer son propre ennui. Elle observait les réactions de son ami avec une complicité silencieuse, partageant son désir d'évasion. Les deux amis échangeaient des regards furtifs et complices, leurs sourires trahissant leur connivence et leur envie commune de fuir cette léthargie intellectuelle. Parfois, Hu Tao se penchait discrètement pour chuchoter une plaisanterie à Aether, leurs rires étouffés apportant un bref moment de répit dans l'atmosphère morne de la classe.

Les minutes s'écoulaient lentement, chaque seconde ressemblant à une éternité. Les mots du professeur devenaient un bruit de fond indistinct, un murmure lointain noyé dans les pensées d'Aether. Il s'imaginait ailleurs, peut-être sous un ciel étoilé avec Xiao à ses côtés, partageant des moments de complicité et de tendresse. Les dessins sur sa page prenaient vie dans son esprit, chaque ligne devenant une promesse de ce qui pourrait être. Les regards complices avec Hu Tao et les rires discrets étaient les seuls éclats de lumière dans cette matinée terne, des fragments d'évasion qui lui permettaient de tenir bon jusqu'à la fin du cours.

– Hé, Aether ? Le blond fixait toujours le tableau, voyant que le professeur portait son attention sur lui, mais il hocha tout de même discrètement la tête. Tu n'aurais pas quelque chose à me dire, peut-être ?

– Comment ça ?

– Xiao, ça te dit rien ? Le stylo du concerné tomba sur le sol, amenant quelques regards curieux sur lui. Vous avez l'air tous les deux dans la lune, vous rêvassez et en plus de ça vous rougissez quand je parle de l'un à l'autre. Elle soupira, puis s'approcha de l'oreille de son ami. Il y a anguille sous roche, est-ce que vous êtes en couple ?

– Non... Ses joues s'empourprèrent, trahissant ses paroles. On a juste,comment dire, avancés ?

–Ne tourne pas autour du pot, raconte-moi. Son ton de voix semble impatient, presque suppliant une histoire pour passer le temps. Xiao n'est jamais tête en l'air et, hier, il a complètement ignoré les paroles de mon père à table.

Celui du Planétarium d'à Côté ˣⁱᵃᵒᵗʰᵉʳOù les histoires vivent. Découvrez maintenant