Celui du Planétarium d'à Côté ˣⁱᵃᵒᵗʰᵉʳ

Chapitre 14

L'horloge de la maison Kaedehara retentit, son carillon résonnant dans la maison, annonçant que l'après-midi touchait à sa fin. Les aiguilles indiquaient presque six heures, et une lumière douce, dorée par le coucher du soleil, filtrait à travers les fenêtres, baignant la pièce d'une lueur chaleureuse. Kazuha, encore tout excité par sa victoire, s'exclama joyeusement, une énième fois, en se remémorant la défaite cuisante qu'il venait d'infliger à Aether dans l'un de ses jeux vidéo préférés.

Le blond, bien qu'un peu déçu de sa performance, ne put s'empêcher de sourire devant l'enthousiasme de son ami. Il se redressa lentement, les muscles encore tendus par les heures passées assis. Ses gestes étaient empreints de cette nonchalance qui caractérisait les fins de journées bien remplies. Son ami s'étira longuement, ses bras s'élevant au-dessus de sa tête, avant de se lever avec agilité. Son sourire ne quittait pas son visage, une expression de satisfaction et de bonheur simple.

Aether le suivit jusqu'à la cuisine, leurs pas résonnant doucement sur le plancher en bois. La pièce était encore imprégnée de l'arôme sucré des biscuits qu'ils avaient préparés plus tôt. La cuisine, bien que petite, avait un air accueillant, avec ses étagères remplies de pots de confiture et de bocaux d'épices. La lumière du soir ajoutait une touche de magie à cet espace familier, rendant chaque objet un peu plus brillant, chaque ombre un peu plus douce.

En arrivant devant le comptoir, Aether se pencha légèrement pour empoigner le sachet de biscuits soigneusement empaquetés. Le papier cellophane craqua légèrement sous sa prise, un son rassurant et familier. Il tendit le sachet à Kazuha, ses yeux couleur miel brillant d'une lueur douce, presque affectueuse. Kazuha attrapa le paquet avec un sourire, ses doigts effleurant ceux d'Aether dans un geste simple mais chargé de camaraderie.

Chaque biscuit était une petite œuvre d'art, décorée avec soin et précision. Les fraises tranchées délicatement ajoutaient une touche de couleur vive aux créations dorées. L'effort qu'ils avaient mis dans la préparation de ces douceurs se reflétait dans l'apparence impeccable des biscuits, mais plus encore dans l'atmosphère de contentement qui enveloppait les deux amis.

Les souvenirs de l'après-midi se mélangeaient à ceux des années passées, créant un tissu riche en émotions et en expériences partagées. La maison Kaedehara était plus qu'un simple lieu de rencontre ; elle était un sanctuaire de leur amitié, un endroit où le temps semblait ralentir, permettant à chaque instant de s'imprégner profondément dans leur mémoire.

Aether ressentit une vague de nostalgie en pensant à la distance qui avait autrefois séparé lui et Kazuha, la maladie ayant imposé une barrière entre eux. Pourtant, dans ce moment précis, tout cela semblait loin, presque irréel. Ce qui comptait, c'était l'ici et maintenant, le lien indéfectible qui les unissait. Chaque biscuit représentait une victoire sur le temps et la distance, chaque rire partagé une preuve de leur résilience.

– J'espère qu'il appréciera ce que tu lui as fait. Si c'est pas le cas, dis-lui de venir ici pour voir ce que j'en pense. Les deux amis ricanèrent encore une fois ensemble, avant que le téléphone portable du garçon Viator ne les coupe subitement.

– Je réponds à ça vite fait, attends. Le garçon Kaedehara lui fit un signe de main approbateur et le laissa, seul, dans la cuisine.

L'adolescent finit par décrocher l'appel qui lui était destiné.

– Allô ?

– Aether, est-ce que tu peux venir maintenant ? Ou, est-ce que tu es quelque part ? La voix de Xiao était un peu faible, sûrement gêné de l'avoir subitement appelé.

– Je suis chez un ami, mais j'allais partir pour rentrer chez moi. Et toi, tu es déjà au planétarium ?

La voix du noiraud se fut un peu plus confiante qu'il y avait quelques secondes et il toussota même pour se reprendre.