Épilogue - 5 ans plus tard

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Je repose mon tube de mascara et jette un dernier coup d'œil à mon reflet dans le miroir. J'aime ce que j'y vois. Mes yeux verts sont mis en valeur par mon maquillage sobre et mes lèvres pulpeuses s'étirent pour dévoiler une rangée de dents blanches, que j'inspecte sous toutes les coutures. Ce soir, tout doit être parfait.

Je réserve une surprise à Eric. Lui ne se doute de rien, et a gentiment accepté de coucher nos petits garçons de trois et cinq ans. Tous les deux sont de vraies tornades, qui ne se lassent jamais de jouer avec leur père. Je me retiens un instant de lever les yeux au ciel. S'il y a bien une chose que j'ai apprise en vivant avec trois garçons, c'est bien que courir après une balle semble être une source de distraction inépuisable...

Je m'avance lentement vers le meuble de la salle de bain et en sors le test de grossesse que j'ai fait, plus tôt dans la journée. Quand Eric et moi avons discuté d'avoir un troisième enfant, je ne me doutais pas que les choses iraient si vite, et que je tomberais enceinte un mois à peine après avoir arrêté ma pilule. Je contemple les deux petites barres roses pensivement. J'ai décidé d'annoncer la nouvelle à mon mari ce soir. Malgré moi, je m'inquiète un peu la façon dont il va prendre la chose.

Prenant une grande inspiration, je réajuste ma nuisette affriolante une dernière fois, en remerciant le ciel d'avoir si bien traversé mes grossesses. Sans faire de bruit, j'entrouvre la porte de la salle de bain et m'appuie dans l'encadrement. Eric est déjà au lit, offrant à ma vue son large torse bronzé. Adossé contre les coussins, il feuillète un livre sans remarquer ma présence. Je mordille ma lèvre inférieure en l'observant à la dérobée. La quarantaine lui va bien. Ses cheveux commencent à peine à grisonner au niveau des tempes... Je fais quelques pas dans la pièce et il s'adresse à moi sans lever les yeux de son bouquin.

— Ils m'ont tué les monstres, je suis vanné.

— Ah oui ?

Je m'approche du bord du lit et rabats la couette.

— Oui, je ne...

En me découvrant, Eric s'interrompt dans sa phrase. Son regard sur moi change, se fait si appréciateur que j'en rougirais presque. Je fais mine de l'ignorer et me glisse près de lui dans le lit.

— Eh bien, reprend-il d'une voix enrouée, on dirait que je suis chanceux ce soir.

Je ris tandis qu'il se débarrasse de son livre en le balançant sur la table de chevet. Puis il s'accoude sur un bras puissant pour me détailler.

— Quand tu m'as demandé de coucher les enfants, je n'avais pas compris ce que tu avais derrière la tête, dit-il, les yeux brillants.

Sa grande main s'aventure vers mon ventre et commence à jouer avec le nœud du décolleté de ma nuisette.

— Oui je... je voulais te faire une surprise.

— C'est réussi, rit-il. Ça me plait beaucoup...

Il tire sur le ruban et libère ma poitrine oppressée. Comme à chacune de mes grossesses, mes seins sont devenus sensibles et le frôlement de l'étoffe sur ma peau me fait frissonner.

— Ne me déconcentre pas, j'ai quelque chose à te dire... dis-je dans une sorte de miaulement.

Eric m'ignore et se penche pour embrasser ma gorge. Avec une lenteur délicieuse, il parsème de baisers le côté de ma nuque. De sa main libre, il emprisonne un de mes seins et commence à le caresser. Je sens la pointe de mon téton se durcir entre son pouce et son index.

— Je crois que je sais déjà ce que c'est... souffle-t-il dans mon cou.

Je le sens sourire contre ma peau. Eric libère mon sein du fin tissu et je tressaille. À nouveau, il s'amuse de mon trouble, se détache de moi et m'adresse un regard brillant.

— Chérie, je connais parfaitement ton corps, maintenant...

Sans me laisser réagir, il courbe la tête, prend mon mamelon dans sa bouche et le suce avidement. Ma poitrine est tellement sensible que je dois plaquer le dos de ma main contre ma bouche pour étouffer un cri. Eric sourit encore et je sens son souffle chaud sur mon sternum. Il relève ma nuisette, descend plus au sud et parsème mon ventre de petits baisers furtifs. Je lui adresse un regard fiévreux derrière mes longs cils et son regard noir rencontre le mien.

— J'aime que tu sois enceinte, dit-il d'une voix chaude, ça te rend si... réceptive...

Il reprend où il s'était arrêté en déposant ses lèvres près de mon nombril et continue sa course vers mon bas ventre. Malgré moi, je sens mes cuisses se serrer et mes hanches venir à sa rencontre.

— Ah, ma tigresse brune ! fait-il, rieur.

— Ça t'amuse de me torturer ? dis-je dans un gémissement plaintif.

— Oui, beaucoup !

Il me fait un clin d'œil et je lui lance un oreiller qu'il évite sans aucune difficulté.

— Tu n'as aucune chance, bébé...

Il s'écarte avec souplesse, ramasse le coussin tombé au sol et revient s'étendre près de moi. À moitié dénudée, je me blottis dans ses grands bras protecteurs. Contre moi, Eric soupire et me caresse les cheveux.

— Ah, Sophia... souffle-t-il.

Je relève les yeux vers lui et il me gratifie d'un regard brûlant rempli d'amour. Soudain, je sens qu'il est redevenu sérieux.

— Merci de me faire à nouveau ce cadeau, reprend-il en écartant une mèche de cheveux de mon visage.

— Merci à toi d'être un père merveilleux pour nos enfants, murmuré-je, la gorge nouée par l'émotion.

Il me sourit et embrasse mon front avec tendresse. Je ferme les yeux à ce contact et profite de sa chaleur si douce.

— Ce sera peut-être une fille, cette fois ? fait-il, pensif.

Je secoue la tête en lui adressant un regard espiègle.

— Je ne sais pas pourquoi, mais je suis sûre que ce sera encore un garçon.

Ma remarque le fait sourire.

— Tant qu'il est en bonne santé, c'est tout ce qui compte.

J'acquiesce en silence et me presse contre son torse. Eric me relève la tête et m'embrasse. Son baiser, d'abord tendre, se fait de plus en plus pressant. Mes lèvres s'entrouvrent et sa langue s'insinue en moi, joue avec la mienne qui répond à chacun de ses assauts. Nos corps s'appellent, se connaissent si bien à présent qu'ils se répondent d'une façon instinctive. Quand Eric s'écarte de moi, nous sommes tous les deux à bout de souffle.

— Je t'aime, dit-il d'une voix rauque.

Son regard sur moi est assombri par le désir. Mon cœur se serre à m'en faire mal dans ma poitrine, en pensant aux cinq années de bonheur que nous avons passées ensemble et à la famille magnifique que nous sommes en train de construire...

— Moi aussi je t'aime... soufflé-je, la voix chargée d'émotion.

Eric me balaye de ses prunelles sombres avant de revenir m'embrasser. Je m'agrippe à son torse et laisse mon mari, mon amant, mon partenaire en tout, me guider vers les hautes sphères du plaisir... Pour toujours et à jamais, tant que nous serons ensemble.



FIN

À toi, corps et âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant