La matinée était déjà bien entamée quand Eddie ouvrit les yeux. Il se demanda d'abord pourquoi il était couché par terre et non dans son lit. Puis son corps se rappela. Il se rappela le moment précis où, assis derrière elle, il sentit le dos de Sidney se poser sur son torse. Sans un mot, il commença par attraper sa longue chevelure bouclée pour la mettre sur le côté afin de dénuder sa nuque et l'une de ses épaules. Il se rapprocha encore un peu plus d'elle et laissa glisser ses mains le long de ses bras. Il agrippa tendrement mais fermement les mains de son amie et l'enlaça.
Ses gestes étaient tendres mais sûrs. Il voulait, par ses mouvements, prouver à la jeune rousse qu'elle pouvait s'appuyer sur lui. Littéralement et métaphoriquement.
Sidney, les yeux fermés, laissa échapper un soupir de lâcher prise. Eddie sentit son corps se détendre petit à petit, mais pas complètement. Elle ne parvenait pas à se laisser aller totalement, jamais elle ne perdait le contrôle.
Malgré tout, le jeune homme sentit qu'elle avait besoin de ce rapprochement.
Sidney avait toujours l'air forte. Elle ne parlait que rarement de sa vie personnelle. Elle gardait toujours cette retenue que certains pouvaient comparer à de la froideur. Mais ce n'était pas ça. Eddie percevait en elle une douleur extrême. Une douleur extrême qui l'empêchait de respirer à plein poumons, qui l'empêchait d'être libre.
Ce soir, il ne lui posera plus de questions car il avait peur de la brusquer. Il fallait être patient, ne pas y aller trop vite, ne pas l'effrayer davantage, ne pas se montrer trop curieux.
Il voulait créer un environnement sain dans lequel Sidney se sentirait suffisamment en sécurité pour s'y réfugier volontairement et s'y dévoiler sans crainte.
Eddie pensait à comment aider encore plus son amie quand il sentit une larme tomber sur sa main. Habituellement sûr de lui et de ses choix, cette larme amena une nouvelle vague d'incertitudes.
Dois-je dire quelque chose ? Lui demander pourquoi elle pleure ? La questionner ? La forcer à me dire ce qui lui fait mal ? Lui demander si elle a besoin d'aide ? Lui dire que je suis là ? Là pour elle, quoi qu'il arrive ? Là pour la défendre s'il le faut ? Qu'elle peut tout me dire ? Ou alors changer de sujet ? Tenter de la faire rire ?
Va-t-elle apprécier ? Ou alors préférerait-elle que je garde le silence ?
Dois-je la libérer de mon étreinte ? Ou au contraire, la serrer plus fort ?
Eddie n'eut pas le temps de répondre à ses propres questions que Sidney s'était endormie dans ses bras. Elle semblait tellement paisible.
Il se leva doucement et l'allongea sur son lit avant de la recouvrir d'un grand plaid.
— Dors bien Sid, je reste à côté de toi. Lui dit-il en balayant les trainées humides qu'elle avait sous les yeux.
La matinée était bien entamée et Eddie peinait à se lever. Il avait peur que ce sentiment de profond bien-être provoqué par son rapprochement physique avec Sidney ne s'éteigne.
Il ne l'avait pas entendu partir cette nuit. Il espérait qu'elle était repartie le cœur plus léger. Et surtout, il espérait qu'elle reviendrait aussi vite que possible se réfugier dans ses bras.
La matinée était bien entamée et Sidney, face au miroir de sa salle de bain, nettoyait le sang sur son visage.
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The Freak and I, ou fan-fiction sur Eddie Munson
FanfictionLa joue collée sur la vitre froide du camping-car, Sidney regardait le paysage défiler sous ses yeux. Elle était habituée aux changements perpétuels de décors. "Bienvenue à Hawkins, Indiana" Assis derrière le volant, son père, souriant, s'enfonçait...