— Salut Edward ! Lança Dan.
Eddie se leva d'un seul bond.
— Oh bonjour monsieur. Je... Je n'm'attendais pas à vous voir aujourd'hui. Il commença à s'agiter et rangea les affaires qui traînaient sur la table. Asseyez-vous je vous en prie. Vous vouliez me parler ?
Dan resta debout à la porte, figé. Eddie ne savait pas quoi faire. Le stress l'envahissait. Son rythme cardiaque s'accélérait. Pourquoi Dan était-il venu seul à la cabane ? Que lui avait dit Sidney ? Où était-elle ? Ses jambes ne le tenaient plus, il s'assit.
— Monsieur , est-ce que tout va bien ? Sidney va bien ?
— Sidney ? Pourquoi ma Sisi n'irait pas bien ?
— Je ne sais pas, monsieur. Je m'étonne juste de vous voir ici.
— Qu'as-tu fait à ma fille, Edward ?
Dan regardait maintenant Eddie droit dans les yeux de son regard noir. Le jeune homme se dit que c'était ce regard dont Sidney avait peur. C'était ce regard qui se posait trop fréquemment sur elle.
— Je... Quoi ? Rien... Je n'ai rien fait. Je n'ai rien fait à Sid. Je ne ferais jamais rien à Sid.
Il attendait une réponse de Daniel, mais il resta silencieux, le regard empli de rage plongé dans le sien. Eddie se leva.
— Monsieur je vous l'ai dit, je tiens à votre fille. Jamais je ne lui ferais du mal.
— Et tu penses que je ne tiens pas à elle ? C'est ça ? Je suis tout pour elle et elle est tout pour moi. C'est moi qui l'ai créée. Elle est ma création, elle est ma vie, elle est à moi. Tu ne pourras jamais me l'enlever.
— C'est pas mon intention monsieur... Vous avez été très clair hier à ce sujet !
— Je l'espère bien. Sisi dit que tu es doué pour la musique. Profites-en et casse-toi avec ta guitare. Mais laisse ma Sisi.
Dan se tut à nouveau. Il ferma les yeux et prit une grande inspiration. Quand il réouvrit les yeux, son regard avait changé. On pouvait croire qu'il était un gentilhomme. C'est ce qui faisait le plus peur au rocker, cette rapidité avec laquelle il changeait de visage. La discussion si étrange qui venait d'avoir lieu semblait s'être mystérieusement effacée de sa mémoire.
— Ça m'a fait plaisir de te parler Edward. Passe une bonne soirée.
— Vous... Vous aussi, monsieur.
Dan quitta la cabane. Il ne se souvenait plus y être allé, ni même pourquoi il y était. Il pensa que ce jeune homme était bien. Il tiendrait compagnie à sa fille chérie, puis partirait au plus loin. Il pourrait se servir de ce départ pour faire comprendre à Sidney à quel point les gens l'abandonneraient toujours. D'abord sa mère, puis son ami. Et grâce à lui, jamais elle ne voudra le quitter. C'était tout ce qu'il désirait. Et il avait toujours tout fait pour.
Dan partit directement au HideOut et passa la soirée et une bonne partie de la nuit dans le bar qui était devenu son second domicile.
De son côté, Eddie était totalement chamboulé. Il avait beau retourner la question dans tous les sens, il ne comprenait pas pourquoi Dan était venu lui rendre visite. Il ne semblait pas être au courant du baiser. Sidney n'allait de toute façon pas lui en parler. Mais pourquoi pensait-il qu'il avait fait quelque chose à sa fille ? Sidney pleurait probablement encore en rentrant au camping. Eddie s'en voulait pour ça. Son seul souhait était de protéger son amie. Alors savoir qu'il l'avait fait pleurer était pour lui une souffrance atroce.
Ce soir-là, il ne parvint pas à dormir, l'esprit bien trop préoccupé. Était-elle triste ou s'était-elle apaisée ? Elle était probablement rentrée écrire dans son journal ce qu'elle ressentait. Elle lui avait parlé de sa passion pour l'écriture et le bien que cela lui procurait. Cette image apaisa un peu le cœur du jeune homme.
Mais il ne parvint pas à s'endormir pour autant car une phrase de Dan résonnait sans cesse dans sa tête : Elle est ma création, elle est ma vie, elle est à moi.
Qu'avait-il voulu dire par là ? Eddie devait à tout prix comprendre ce qu'il avait fait pour sa fille afin de mieux la protéger.
Sidney dormait.
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The Freak and I, ou fan-fiction sur Eddie Munson
FanfictionLa joue collée sur la vitre froide du camping-car, Sidney regardait le paysage défiler sous ses yeux. Elle était habituée aux changements perpétuels de décors. "Bienvenue à Hawkins, Indiana" Assis derrière le volant, son père, souriant, s'enfonçait...