Chapitre 22 : Deal ?

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Vendredi 28 novembre, 13 heures passées.

— C'est encore meilleur le lendemain.

Eddie mangeait avec grand appétit les restes du repas de Thanksgiving.

— Ça me fait plaisir de te voir manger comme ça !

— Qui t'a appris à cuisiner ?

— Mon père est le spécialiste du vol de magazines féminins. Je crois que c'était pour lui une manière de compenser le départ de ma mère. J'aurai aussi pu apprendre à coudre ou à élever une famille nombreuse mais je me suis focalisée sur la cuisine. Ça me détend !

— Tu es très douée. C'est délicieux ! Mais ça ne m'étonne pas, tu réussis tout ce que tu entreprends. Tu as de supers notes, tu es une amie extraordinaire, tu progresses très vite en guitare, tu es un véritable cordon-bleu, ...

— Tu exagères un peu, je ne suis pas si douée que ça pour la guitare.

— Ça c'est parce que tu passes plus de temps à écouter jouer le prof qu'à t'exercer.

— C'est pas de ma faute si mon prof est une rockstar.

Ils riaient tous les deux. Eddie aimait quand Sid l'appelait "sa rockstar". Il avait l'impression d'être déjà dans cette vie qui le faisait rêver. Celle où il vivait de sa passion, celle où Sid est à ses côtés.

— Dans un mois ce sera réellement le cas. Tu seras parti vivre ta vie de rockstar.

— Je ne sais pas...

— Bien sûr que si. Ça va être génial. Mon père m'a parlé du concert du 25 décembre au Hide Out. Tu pars juste après, c'est ça ?

— C'est ce qui est prévu.

— C'est ta chance, Ed. Ne la laisse pas passer.

— Et toi ?

— Moi ?

— Qu'est-ce que tu deviendras ?

— Je finirais mon année de terminale ici. Et ensuite ce sera l'université.

— Tu vas vraiment aller à l'université ?

— Oui bien sûr. Pourquoi je n'irais pas ?

— Promets-moi que tu n'as pas promis à ton père que tu n'irais pas à l'université.

Le sourire d'Eddie avait totalement disparu. Son expression était grave.

— Quoi? Attends... De quoi tu parles ?

— Quand ton père s'est énervé hier, tu lui as dit que vous aviez passé un marché, qu'il avait promis de bien se tenir. Je n'ai pas dormi de la nuit Sid. J'ai retourné le problème dans tous les sens. Ton père n'a pas l'air très emballé de te voir partir à la fac. Je me suis dit que c'était peut-être ta partie du deal.

— Non Eddie, je vais étudier à l'université.

— Alors que lui as-tu promis ? Qu'as-tu dû sacrifier pour qu'il se tienne bien avec moi ?

— Eddie, je n'aurai pas dû parler de ça hier.

— Mais il ne t'a pas laissé le choix. Et maintenant je m'en veux à l'idée que tu puisses te sacrifier pour qu'un simple repas en ma compagnie se déroule sans encombre.

Sidney fut surprise de voir son ami dans un tel état. Les traces de son insomnie d'abord invisibles lui sautèrent aux yeux. Et l'inquiétude. Son regard était plein d'inquiétude.

— Tu n'as pas à t'en vouloir. Cela n'a rien à voir avec toi.

— Bien sûr que si, Sidney. Dis-le moi s'il te plaît.

Après quelques instants de silence, Sidney comprit qu'elle ne pouvait pas cacher les choses à son ami plus longtemps.

— Je vais étudier à l'université Eddie. Mais je ne vivrai pas sur le campus. Enfin pas seule.

— Ton père va installer son maudit camping-car à côté de la fac... Bon sang Sid ! J'étais persuadé qu'à la fin du lycée tu serais libérée de ton père.

— Je ne serai jamais libérée, Ed. C'est mon père.

Eddie ne savait quoi répondre à cette simple vérité. Comment avait-il pu croire un instant que Sidney se séparerait un jour de son père ? Comment avait-il pu penser que Dan laisserait partir sa fille ? Il avait pourtant été très clair à ce sujet.

— Ed s'il te plait. Il nous reste un mois. Un mois de discussions, de concerts endiablés et de moments de rire. Est-ce qu'on peut profiter de chaque instant sans parler des galères de dehors ? C'est notre havre de paix ici.

Le jeune homme ne répondit pas. Il s'approcha de Sidney et l'enlaça. Ils restèrent un instant dans le silence et dans les bras l'un de l'autre, trouvant du réconfort dans le contact physique.

Sidney pensait à la vie future d'Eddie. Savoir qu'il allait prendre un nouveau départ et démarrer une vie pour laquelle il est destiné lui offrait une immense bouffée d'oxygène. Cela l'aidait à s'évader.

Eddie, de son côté, commençait à admettre qu'il n'était plus question pour lui de quitter Hawkins. Il avait beau avoir passé toute sa vie à attendre ce moment, il était maintenant évident qu'il ne serait pas capable de partir. En tout cas, pas sans Sidney. Il ne pouvait pas imaginer sa vie sans elle. En quelques mois elle avait pris une place importante dans sa vie et dans son cœur. Et son rôle maintenant était de la protéger.

C'est cette pensée qui lui traversait l'esprit quand il posa ses lèvres sur celles de son amie. 

The Freak and I, ou fan-fiction sur Eddie MunsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant