Lucia

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Milano, Fin des tirs, 00h42

- Coco !
Son abdomen est plein de sang. Il a été touché. Mon cœur bat la chamade. Je bonds sur lui et l'allonge au sol.
- Corelli apporte moi ma valise sous le bureau, vite !
Son père court à mon bureau pendant que je prodigue les premiers soins. Je déchire sa chemise et prends connaissance de sa blessure. La balle n'a pas traversé et il n'y a pas signe d'hémorragie interne. A priori aucun organe est touché, mais il va falloir retirer la balle.
- Coco est ce que tu m'entends ? Serre moi la main.
Il la serre comme il peut, son cerveau réagit, il est bien conscient.
- Dit moi si tu as des douleurs autre part.
- Je n'ai pas mal Lulu, je suis juste fatiguée...
- Ne t'endors surtout pas, parle moi, je sais pas moi... n'importe quoi !
Son père arrive, je lui injecte un peu de morphine que j'ai dans ma valise en vérifiant bien les doses.
- J'adore tes yeux Lulu, ce sont les plus beaux que j'ai jamais vu...
- Parle moi, continues.
Pendant ce temps je prends soins de tout préparer et de tout stériliser. Je vais me préparer à extraire la balle de son corps.
- Enfaite j'aime beaucoup de choses chez toi... Tu es une femme magnifique... Oui je te déteste mais ça je ne peux pas le nier...
Je n'essaye pas trop de l'écouter même si cela me va droit au cœur.
- Je m'en veux tous les jours de ma vie de t'avoir abandonné comme ça, tu avais besoin de moi ce jour là mais j'ai fuis, je n'ai fait que ça...
Je reste là, sans rien dire, prétendant être trop occupée et ne pas l'entendre, mais entendre ça sortir de sa bouche me réconforte.

Au bout de 30 minutes la balle est extraite. Je prends soins de tout désinfecter et de le recoudre et de couvrir sa plaie avec une bande. Il est éveillé, il prends des couleurs.
- Merci Lucia, merci.
- Va te reposer maintenant.
Je lui caresse les cheveux pour l'apaiser, je sens son cœur battre fort, il a du avoir si peur et si mal, mais il est très fort, j'en suis étonnée à vrai dire... Il m'a l'air fatigué, je l'aide à se relever et décide de la ramener à sa chambre.
- Ne t'inquiète pas Beauté, je vais réussir à monter, si j'ai quoi que ce soit, je t'appellerai.
Je le laisse monter seul mais garde un œil sur lui. J'étais vraiment inquiète, puis je me suis revue, deux ans auparavant, essayant de sauver mon père. Cette fois j'ai réussi, Marco est en vie.

Milano, Manoir, 02h10

Pendant ce temps je suis allée cuisiner, je lui préparé du pain perdue avec ma touche personnelle, et d'autres pâtisseries. Sa petite cousine me rejoint et m'aide à préparer tout ça, elle me parle de ses aventures à l'école et elle me propose même de l'aide pour ses exercices de maths ! Avec sa blessure Marco doit commencer à avoir faim, puis il doit reprendre des forces.
En arrivant devant sa chambre il y a un peu de lumière sous la porte, ce qu'il me fait comprendre qu'il est encore réveillé. Je toque puis entre. Il est allongé dans son lit, en caleçon, toujours avec sa bande, il a l'air plus en forme ça c'est sur.
- Je t'ai préparé des choses à manger Marco, tu dois prendre des forces.
Je lui pose le plateau sur ses genoux
- Ça a l'air délicieux merci.
- C'est Carole et moi qui t'avons préparé ça. Elle se débrouille super bien.
Il me sourit et ajouta.
- Oh ça j'en doute pas.

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