Omertà

Marco

Milano, Dans ma chambre, 09h03

Il est l'heure de changer mon pansement. Elle toque puis rentre. Elle ne dit pas un mot. J'en déduit que je devrais me taire et faire de même. Elle change mon pansement. Aujourd'hui elle ne me demande pas si ça va, si je n'ai pas de douleurs, rien, que dalle, à peine un regard.
Elle se lève, va jusqu'à ma porte puis s'arrête.
- Dans mon bureau à 9h45.
Elle part avant même que je dises un seul mot

Milano, Dans le bureau, 11h45

Cela fait maintenant deux heures qu'elle m'explique le plan de l'entretien avec Ania. Mon père, mon oncle et moi attendrons dans la voiture en face de chez Borowski. Il y aura aussi 2 autres hommes de notre bandes, des cousins de Papa. Nous sommes lundi et cette entrevue aura lieu vendredi. Lucia sera équipée d'une oreillette reliée à mon père. Elle a l'air assez confiante alors je ne doute pas.
- On en a fini pour aujourd'hui.
Je me lève aussitôt sans dire un mot, je pense que c'est le mieux à faire non ?

Après le décès de son père c'est ce que j'ai fait. Je suis resté silencieux. Je savais que j'avais tord alors à quoi bon parler ? Puis elle m'en voulait tellement que mes mots n'auront rien pu changer alors bon. Je m'en veux tous les jours de ma vie d'être cet abruti. Je sais que je suis une mauvaise personne, je détruis énormément de choses autour de moi, je pense que c'est parce que j'ai peur qu'on me détruise. C'est pour cela que je ne veux pas faire partie de cette mafia. Je ne veux pas qu'on me détruise moi et tout ce qu'il y a autour de moi. J'ai besoin de sécurité et je sais que cet environnement est très loin de la sérénité.

Dans l'après midi je passe un peu de temps avec ma mère dans le jardin. Nous parlons pendant que nous jardinons. C'est notre rituel et depuis j'adore ça. Nous parlons de pleins de choses, de Tomaso et ses conneries, de comment je vois l'opportunité d'intégrer la mafia, puis elle aborde le sujet de Lucia.
- Je pensais que votre haine s'était calmée puis je l'ai entendu hurlé hier soir. Qu'est ce que tu as encore fait ?
Qu'est ce que tu as encore fait.
Même ma mère sait que c'est moi qui est tout foutu en l'air. Encore une nouvelle preuve que je suis qu'un gros con.
- Tu connais Lucia maman, elle démarre au quart de tour, comme Esmée.
Phrase de gros con
- C'est qui Esmée ?
- C'est son Audi maman, tu vois à quel point elle est spéciale ? Elle donne carrément des noms à ses voitures !
Elle rigole, mais ce qu'elle sait pas c'est que moi aussi je donne des noms à mes voitures, celle de ma Mercedes c'est Django. C'était notre petit jeu à Lucia et moi quand nous étions petits ; donner des noms à nos voitures Hot Wheels.