Milano, Veille de l'entretien, 17h23
Cela fait maintenant depuis le début de la semaine que je bosse sur cette entrevue avec Marco. Tout est prêt, tout est en place. Il n'y a plus qu'à. Je sens Marco assez tendu, et je le comprends à vrai dire.
C'est cette fille qui a tué mon père. Fin du moins, nous le pensons. Mon père était le parrain de Marco, car son père et le mien étaient meilleurs amis depuis leur enfance. Je sais que Marco a souffert de son décès mais nous avons pris nos distances suite à ça et puis, je lui en voulais, de m'avoir abandonné. Je ne sais pas comment il va réagir demain, et moi non plus d'ailleurs mais je suis assez calme.
Je quitte mon bureau mais il y reste.
- Qu'est ce que tu attends ? La permission ?
Il ne répond rien. Son regard est plongé dans le vide. Ses mains tremblent. Sa respiration s'emballe. Bordel qu'est-ce qui lui prends ?!
- Marco tu fais quoi là ?!
Il agonise. Je suis perdue, j'appelle sa mère mais en attendant je m'approche de lui et le blotti contre moi.
- Suit ma respiration Marco.
Je lui caresse les cheveux pendant qu'il essaye de se canaliser. Des larmes coulent sur ses joues, il tremble de partout. Cela lui prends une bonne dizaine de minute à se calmer. Je retire son visage de ma poitrine puis je le regarde. Il a les traits tirés, il a l'air épuisé. Il jette mes mains de son visage puis se barre à toute allure. Je l'entends marmonner quelque chose.
- Lache moi Lucia, va t'en, ne fais pas genre que tu te soucies de moi.
Je ne veux qu'il ait l'impression que j'ai pitié de lui. Pas du tout. Enfaite je crois que je m'inquiète pour lui.Je retrouve sa mère dans le jardin. Je me dis que je devrais lui en parler.
- Tu savais que Marco faisait des crises d'angoisses ?
- Bien sur chérie. C'est depuis le décès de ton père. Il t'en a fait une ?
J'acquiesce d'un hochement de la tête puis elle pose sa main sur ma joue.
- Tu sais chérie, il a énormément souffert, et il souffre encore. J'essaye à tout pris de l'aider je te jure...
Ses yeux deviennent larmoyants. Je fonds en larmes pendant qu'elle me prends dans ses bras. Je craque parce que je m'en veux. J'ai été égoïste, j'étais trop focalisée sur la haine que j'avais contre lui que je n'ai même pas fait attention si il souffrait ou non. Je veux plus de cette haine entre lui et moi. Nous devons s'unir, redevenir les mêmes meilleurs amis que lorsqu'on avait 10 ans. Nous devons avancer, ensemble.
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Omertà
RomanceUne mafia, deux familles ; les Corelli et les Esposito. Chaque famille a un héritier, Marco, pour la famille Corelli et Lucia pour l'autre. Ces deux là ont grandi ensemble, mais ils n'étaient pas vraiment les meilleurs amis du monde. Lucia accepte d...