Chapitre 8 - Déclaration et aveux

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Toute la journée, Harry vole, tourbillonne, enchaîne les piqués et les acrobaties aériennes pour le plus grand plaisir de ses élèves. Les plus doués le rejoignent sans l'ombre d'une hésitation, tandis que les débutants et les maladroits rasent le sol dans l'espoir qu'il ne les remarque pas.

Dopé comme il l'est, il saute le repas de midi et ne se présente à celui du soir que contraint et forcé sur un ordre de la directrice.

Une fois les élèves retirés dans leurs maisons pour la nuit, il va rechercher son balai et se met en devoir de quadriller le parc en attendant que Severus daigne revenir de sa petite expédition. Plusieurs fois, il remarque des ombres se mouvoir dans le dénivelé du terrain, mais à chaque fois qu'il s'approche pour tenter d'en apprendre plus, il se retrouve face à un énième chat de gouttière occupé soit à pourchasser un mulot, soit à se lécher le derrière.

Il faudra qu'il en discute avec Hagrid. Il ne lui semblait pas que ces animaux étaient si nombreux à l'époque. Est-ce que le demi-géant aurait recueilli une portée de kneazles et aurait oublié de les faire stériliser ? Ça lui ressemblerait bien.


Il n'est pas loin de deux heures du matin quand Harry croit voir un reflet en provenance de la grille du château. Toujours aussi énergisé que pendant la journée, il incline le manche de son balai et se rue en direction du large portail en fer forgé. En quelques secondes, à peine, il repère la sombre silhouette qui remonte l'allée de gravier et il fond sur elle.

Un sort le frôle alors qu'il est encore à trente mètres de son objectif, et il crie pour prévenir son compagnon avant que celui-ci ne parvienne à le désarçonner.

— Severus, c'est moi ! Ne tire pas.

Sans ralentir, il parcourt les derniers mètres, saute de son balai alors que celui-ci vole encore à plus de cinquante kilomètres/heure et s'écrase dans les bras du Maître des potions.

— Severus, halète-t-il, allongé sur le corps de l'homme qu'il a renversé. Severus. Severus...

Alerté par son état fébrile, Rogue le repousse juste assez pour pouvoir se redresser et prendre son visage dans ses larges mains.

— Harry... Quelque chose ne va pas ? Harry ? Que se passe-t-il ?

— Severus... sanglote le jeune entraîneur. Severuuuuus !

Il lui saute au cou, ses yeux subitement remplis de larmes. Il allait mieux que bien il n'y a pas deux minutes, pourquoi se sent-il si triste, tout d'un coup ?

De plus en plus inquiet, Severus l'oblige à se détacher de lui et à le regarder dans les yeux. Ses beaux yeux sombres semblables à des perles d'obsidienne. Pourquoi, par Merlin et ses pieds cagneux, se sont-ils disputés, encore ? Harry n'en a plus aucune idée et pire, il s'en contrefout, car tout ce qui importe à cet instant, c'est cet homme qu'il a envie de serrer contre lui. Ses lèvres qu'il a envie d'embrasser. Son corps qu'il veut nu contre le sien.

— Je t'aime, hoquette-t-il. Severus, je t'aime. Je t'aime plus que tout, plus que ma propre vie, alors par pitié, arrêtons de nous disputer...

Sans lui laisser le temps de répondre, il l'embrasse. Et mieux que ça, il sent l'homme lui rendre son baiser. Il est à deux doigts de le déshabiller pour lui faire l'amour, là, au milieu du parc, quand il sent son compagnon le repousser avec douceur une fois de plus.

— Je t'aime aussi, répond l'homme avec un sourire, atténuant un peu l'angoisse qui vient de s'emparer de son jeune amant. Mais que se passe-t-il ? Que fais-tu dehors à cette heure et pourquoi es-tu dans cet état ?

Harry veut se rapprocher pour l'embrasser à nouveau. Il n'a pas envie de parler pour l'instant, mais les mains de Rogue sur ses épaules l'en empêchent, alors il prend une grande respiration et se lance.

La complainte de la Vouivre (Snarry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant