Chapitre 21 : Cache et trouve

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Il faut deux jours de plus avant que Ron ne se présente au loch. Deux jours durant lesquels les interactions antre Harry et Severus restent tendues, bien qu'aucun d'eux ne se risque à ramener sur le tapis la discussion avortée. La promiscuité induite par la petitesse de la maison fait qu'Harry galère plus que de raison à prendre sa potion sans que Severus ne le remarque, ce qui n'arrange rien à son humeur. Le fait que la maison ne comporte qu'une seule pièce de vie l'oblige à faire preuve de créativité s'il veut déjouer la surveillance du maître des potions. Ainsi, Harry profite de chaque instant où Severus n'est pas dans ses pattes pour cacher ses précieuses fioles un peu partout. Une première se retrouve accrochée sous une latte du lit, une autre est poussée derrière une brique déchaussée dans le jardin, plusieurs sont collées magiquement sous le manteau de la cheminée, et même au-dessus du miroir de la salle de bain. Comme ça, il est certain d'être en mesure de prendre sa dose n'importe où et n'importe quand.

Le deuxième jour, donc, quand le rouquin se présente à la porte, Harry craint d'abord que Severus ne s'installe avec eux pour discuter. Mais tout concentré qu'il est, à brasser une potion dans la cuisine, il leur accorde à peine un regard. Seulement, même installés dans le salon, il leur reste impossible de discuter de la potion péruvienne sans risquer d'attirer son attention. Alors, après avoir épuisé les sujets de conversation lambda tel que le quidditch, la formation d'auror et l'obsession nouvelle de Molly, qui aimerait avoir un mariage à célébrer d'ici à l'hiver prochain, il semble à Harry que le moment se prêterait à ce qu'ils s'éloignent un peu de la chauve-souris à grandes oreilles.

— Ça te dit un petit un contre un ? propose-t-il alors qu'il quitte son fauteuil.

Mais Ron grimace et s'excuse, désolé.

— J'ai pas mon balai.

Harry grogne. Il faut vraiment qu'il achète un second balai pour ses invités. Ou peut-être même plusieurs vu qu'il est, apparemment, le seul a voyager avec son balai sous le bras.

— Tu pourrais aller le chercher, insiste-il. J'ai fait raccorder la cheminée au début des vacances.

Ron secoue la tête.

— Si je rentre à la maison, maman me laissera pas repartir. Ça a déjà été super chaud de lui fausser compagnie pour venir te voir. Elle nous rend la vie dure, tu sais. Hermione est déjà en train de chercher un appartement, même si elle ne gagne rien avec son stage.

Insister plus serait suspect et le laisser continuer sur cette lancée la promesse de vingt minutes supplémentaires de plaintes au sujet des obsessions de Molly, mais il a besoin de savoir. Vraiment, et maintenant.

— On pourrait aller faire un tour à Préaulard, propose alors Ron, salutaire.

Harry saute sur l'opportunité et, cinq minutes plus tard, ils se retrouvent à avancer avec difficulté dans l'épaisse couche de neige qui obstrue le chemin qui mène au village.

— Termine tes explications, le supplie Harry dès qu'ils sont à bonne distance de la maison.

Ron soupire, il passe une main dans ses cheveux, mal à l'aise, puis se lance enfin.

— C'est pas joyeux, comme je te l'ai dit. J'ai pu reparler à mon collègue et il aimerait rencontrer la personne que tu soupçonnes d'en prendre. C'est important. Elle est en danger.

— Viens en au fait. Rien ne me dit qu'il s'agit bien de la même potion. Et honnêtement, je crois pas que ce soit le cas. Je peux pas exposer cette personne comme ça.

— Le problème, c'est que c'est une potion vraiment particulière. Elle a des propriétés, heu... eh bien, suggestives.

Harry fronce les sourcils, penseur. Ça lui rappelle quelque chose. Soudain, il s'arrête, l'illumination visible dans ses yeux verts.

La complainte de la Vouivre (Snarry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant