Chapitre 11 - Match et récidive

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Le jour du match Serdaigle/Griffondor est un de ceux où toute personne normalement constituée choisirait de rester au lit. C'est d'ailleurs ce que font bon nombre de Pouffsoufle et de Serpentard qui ne voient pas d'utilité à risquer une pneumonie pour soutenir une équipe qu'ils hueront d'ici deux mois.

Le ciel est déchaîné, la pluie fouette les corps des pauvres joueurs et de leurs fans hystériques – il ne reste que ceux-là. Même le vent tente de les faire tomber de leurs balais – ou de leur tribune, en ce qui concerne les supporters. Au-dessus des nuages, l'orage zèbre le ciel noir de cicatrices lumineuses qui s'impriment sur les rétines avant de disparaître.

Les membres meurtris et la peau poisseuse, Harry profite d'un exceptionnel moment de calme pour siffler la mi-temps. Ça fait trois heures que lui et ses élèves font de leur mieux pour venir à bout de ce match, mais sans succès. Le nouvel entraîneur sait que les pauses n'ont pas vraiment lieu d'être dans un match de quidditch, mais il voit les joueurs atteindre les uns après les autres leurs limites. Si le début du jeu a été des plus prometteurs et a permis aux Griffondor de mener 15 à 13, cela fait plus d'une heure, maintenant, qu'aucun but n'a été marqué. Alors tant pis pour les règles, et il prend sur lui de leur offrir vingt minutes de pause. Avec un peu de chance, le temps se dégagera.

— Je sais que vous êtes tous à bout et que le temps n'aide pas, mais il faut finir ce match. Celles et ceux qui étaient déjà dans l'équipe l'année passée ont déjà prouvés qu'ils en étaient capables. Quant aux nouveaux, si vous avez été sélectionnés, ce n'est pas pour rien. Vous faites partie des meilleurs joueurs que cette école ait connus et vous aller le leur montrer !

Imaginer ce que risque de lui faire Minerva s'il annule le tout premier match qu'il arbitre de toute sa courte carrière lui donne la force nécessaire pour presque croire au petit discourt de motivation qu'il leur débite une fois de retour dans les vestiaires.

— Certains veulent être remplacés ? Martins, tu te sens capable de continuer ? Plus vite on attrapera ce vif d'or et plus tôt le match se terminera.

Jessica Martins, l'attrapeuse, approuve d'un vigoureux signe de tête. Si le reste de l'équipe reste soudée, elle ne partira pas non plus. C'était bien la peine d'insister pour avoir des remplaçants, bougonne Harry en lui-même. Mais en voyant son équipe reprendre des forces après cette courte pause, il se rend compte que bien plus qu'eux, c'est surtout lui qui n'en peut plus. Ah, il est beau l'Élu du monde sorcier, terrassé par un peu de pluie et un vent à décorner les cocus.

Un peu démoralisé par cette prise de conscience, il quitte les Griffondor et rejoint les Serdaigle pour leur servir à quelques mots près le même discourt. Au moment de retourner auprès des siens pour leur annoncer que la pause est terminée, pourtant, quelque chose s'accroche au bas de sa robe de sorcier.

— Professeur Flitwick ?

Le petit homme, présent pour motiver son équipe, lui adresse un sourire contrit avant de le lâcher.

— Tu as l'air épuisé Harry, bien plus que les élèves.

Super. Donc, en plus, il n'est pas le seul à l'avoir remarqué. D'un coup d'œil par-dessus son épaule, le petit homme s'assure que ses joueurs ne s'intéressent pas à ce qu'ils se racontent et sort de sa cape un flacon minuscule.

— Je me sens responsable. La potion que je t'ai donnée était trop forte pour un simple évanouissement et je vois que tu en paies encore le prix. Celle-ci est bien plus diluée, mais elle t'aidera à tenir jusqu'à la fin du match.

Au plus profond de lui, Harry sait qu'il devrait refuser, pourtant sa main s'est déjà emparée du flacon ridicule qu'elle a fait disparaître dans l'une de ses poches.

La complainte de la Vouivre (Snarry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant