L'héritage maudit des Darkhane - Partie II

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Nathan fut le premier à venir vers moi. Il me toucha d'abord doucement le bras, puis comme je ne fis pas mine de le repousser il m'attira à lui, m'enlaça doucement et approcha son visage de mon oreille.

Ma respiration était encore saccadée. Je ne pouvais détourner mon regard d'Adel. J'étais en état de choc, et personne ne semblait se soucier de moi.

-Mon amour, souffla Nathan, je suis là, je te tiens, je t'aime, je ne te laisserai pas...

Je détestais la violence. Je détestais me battre. Je détestais blesser.

Je venais d'imposer ma volonté à Adel, un être que j'aimais plus que tout. Je l'avais fait sans la moindre hésitation, sans la moindre difficulté. Adel était une Héritière, parmi les plus puissantes Elevides. Plus puissante que moi. Ce n'était apparemment plus le cas.

-Evalina, reviens. Je t'en prie. Reviens à moi...

Ma voix intérieure fit échos aux paroles de mon âme sœur : Bats-toi Evalina, sois plus forte. Tu n'as pas à t'excuser pour ce que tu es.

-Laissez-moi la voir, s'époumona soudain Adel, laissez-moi lui parler !

Adel s'avança alors vers moi, Andréa à ses côtés. Nathan me tenait toujours dans ses bras et ne semblait pas vouloir me lâcher.

Je secouai la tête.

-Ne m'approche pas Adel. Je mourrais si je devais encore te faire du mal.

-Tu ne m'as fait aucun mal, Ev. C'est ma faute, j'aurais dû me taire. J'aurais dû te laisser digérer la nouvelle.

Elle pleurait à présent. Des larmes d'or coulaient de ses yeux. Doucement, elle s'approcha de moi, regarda Nathan qui hocha la tête et s'effaça derrière moi. Adel me prit dans ses bras et se mit à pleurer contre mon épaule.

Je ne bougeai pas, incapable de la serrer en retour, incapable de la réconforter. Je n'avais encore jamais attaqué ou blessé l'un des miens. Jamais.

Une main puissante se posa sur mon épaule.

-Ça nous arrive à tous, finit par dire mon frère avec un sourire patient. Je ne compte pas les fois où j'ai failli réduire le Temple en poussière.

-Je pourrais dire la même chose pour moi, ajouta Nathan.

Lorsque je détachai mon regard d'Adel, je remarquai que le cercle de curieux autour de nous s'était agrandi. À présent, tous les membres du Sarneï et de l'Élite étaient là. À ma plus grande honte...

-Deux ans passés à parfaire son pouvoir et apprendre à le contrôler pour en arriver là ? siffla la voix de Cara, qui s'avançait déjà vers sa fille.

-Va-t-en, rugit Adel. Je n'ai pas besoin de ton aide.

Cara s'arrêta net, les yeux écarquillés de surprise.

-Adel... (Sa voix s'était faite plus basse, moins assurée.) Viens par ici, elle pourrait encore te blesser.

Sur ces mots, Cara me jeta un regard glacial.

Adel ricana.

-Rien ne blesse plus durement que tes paroles, maman. Et j'ai plus confiance en elle qu'en toi.

Ces derniers mots furent de trop. Cara fit quelques pas en arrière, trébucha et croisa les bras sur sa poitrine, comme pour se protéger. Elle lança un dernier regard à sa fille, qui la dévisageait avec froideur, puis disparut.

L'Appel de l'Ancien Monde - Tome 4 : La révolte des damnésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant