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𝟑 𝐃𝐄𝐂𝐄𝐌𝐁𝐑𝐄  ―  𝐋𝐎𝐍𝐃𝐑𝐄𝐒



❝𝐌𝐀𝐃𝐄𝐌𝐎𝐈𝐒𝐄𝐋𝐋𝐄 𝐋𝐄𝐄, vous êtes encore en retard.


    Je me relève lentement, trop lentement. Je n'ai pas du tout été discrète, même si j'ai fait de mon mieux. Pourtant, j'ai beaucoup réfléchi à ce plan. Un plan franchement mauvais, je l'avoue, mais qui était censé plus ou moins marcher, avec un peu de chance. Il a juste fallu que je pose le pied sur la seule planche qui craquait. Le pire, c'est que je le savais, qu'elle craquait.


Excusez moi, Monsieur Grant.


    Je soupire et me tiens droite face à lui, en évitant de croiser son regard. Il se trouve à peine quelques mètres de moi, en me regardant sévèrement. Je n'aime vraiment pas ça, il me fait me sentir complètement ridicule. J'ai l'impression d'être face à ma grand-mère quand je venais de faire une bêtise, même quand elle était nulle, elle me regardait comme ça. Je n'ai jamais réussi à soutenir ce regard de la honte, et je finissais par porter mon regard vers mes pieds.

    Ses poings sont appuyés sur ses hanches, froissant son polo. Il a un polo de chaque couleur dans beaucoup de marques différentes, même en hiver, il porte simplement un de ses polos. Vous pensez qu'il n'a vraiment que ça dans son armoire ? Ce serait drôle, en vrai. 

    Ses yeux bruns continuent à me fixer, toujours sévèrement. Les petites lunettes rectangulaires qu'il porte sur le bout du nez m'aveuglent à cause du reflet du soleil dans ses verres, mais j'essaie de faire comme si de rien était. Je crois qu'il attend que je me justifie, sauf que je n'ai absolument rien à dire. Je regarde simplement pendant trop longtemps les télé-réalités américaine, en tout genre et trop tard dans la nuit. Ça en devient littéralement addictif.


Mademoiselle Lee,❞ Il se pince l'arête du nez et ferme les yeux, ❝Vous êtes arrivé quatre-vingt-dix-neuf pour cent plus en retard qu'à l'heure cette année.❞ Il relève le regard vers moi et soupire longuement.


    Un silence s'en suit, nous sommes une vingtaine dans l'amphithéâtre, mais personne ne parle. Le seul bruit que nous entendons tous est celui de l'horloge accrochée sur le mur en face de moi.

𝐓𝐇𝐄 𝐋𝐀𝐒𝐓 𝐒𝐇𝐎𝐓, Michael Gray.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant