𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 30 ☀︎ L'armoire

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𝕷𝖊 𝖈𝖔𝖚𝖑𝖔𝖎𝖗 devenait froid et chaque salle par laquelle ils passaient devenaient de plus en plus interdites d'accès. Après un chemin étrange trouvé par Esdras, ils atterrirent dans une pièce vide de meubles, seule une porte trônait au milieu.

- On est où là ?

- Il y a un panneau sur la porte. On l'aurait su si on serait passé par là, et non par le toit, le réprimanda-t-elle.

- Tu aimais plus cette idée que moi, je te rappelle.

Avouant sa défaite, Ismyni se tut en lisant les inscriptions. Chaque île des Iles Rouges est différente à sa façon, la seule chose qu'elles partagent est leur dirigeant. Mais Arena est sans aucun doute la plus sur le côté. Ils n'écrivent pas la langue qu'ils parlent. Ismyni chercha l'endroit où étaient inscrites les informations dans la langue des visiteurs. Il fallut tourner le papier pour cela.

- C'est la salle où seront exposés les lettres et les parchemins sur la princesse Oriane.

Elle reposa la feuille à l'endroit dans son plastique avant de suivre Esdras qui l'aida à remonter contre le plafond. Elle ne se souvenait même plus de comment le brun avait eut cette idée tellement elle avait parut logique sur le moment. Maintenant, elle lui paraissait un peu plus étrange.

Un trou rectangulaire donnait sur la salle qui se trouvait au-dessous elle. D'une main, elle assura sa stabilité et de l'autre tendit son bras vers Esdras. La salle était peu haute heureusement, mais Ismyni fut tout de même obligée de se tenir par les jambes au fer, et de passer tout son buste dans l'espace. Ses doigts frêles frôlèrent ceux du brun plusieurs fois avant qu'il ne saute pour attraper le poignet qui lui était tendu.

Les doigts d'Ismyni se resserrèrent autour du bras de l'adolescent pour le faire remonter. Sa peau douce la fit frissonner. Elle n'en tint pas compte et usa de sa force musculaire et de son appui pour tirer la masse humaine qui lui servait de compagnon. Il entra dans la petite zone fermée avec difficulté avant de continuer son chemin après lui avoir soufflé des remerciements.

La situation se répéta encore trois fois. Les salles étaient cette fois bien décorées et aménagées, et aucune porte ne menait à une zone interdite au public. A leur plus grand malheur.

- Tu n'avais pas dit avoir vu des plans du musée ? s'exaspéra Ismyni en le remontant encore une fois.

Le souffle court, elle le tira de toute ses forces vers le haut. Sa main gauche resta avec la trace du fer, et celle de droite avec la trace de ses doigts. Elle reprit sa respiration avec force pendant qu'il refermait la grille sous eux pour pouvoir accéder à la prochaine salle. Tout autour d'eux n'était que fer. Un pavé droit gris s'étalait au-dessus de chaque couloir et offrait un accès à chaque salle. D'après Esdras, au temps où ce n'était pas un musée, cela servait comme sortie de secours.

Une sortie bien mince. Même à quatre pattes, Ismyni cognait sans cesse son dos contre la surface dure, et ses mains marchaient sur les attaches qui relient deux pavés droits ensemble. Ils pourraient être surnommés tuyaux.

- Si, mais je ne les ai pas appris par coeur.

- Comment peux-tu te souvenir de tout ça dans ce cas ?

- J'ai une bonne mémoire, chuchota-t-il en remarquant le résonnement de leurs voix. Et je sais que c'est par ici. Je ne sais juste plus quelle salle exactement.

- Super, ironisa la brune. Ce n'est pas comme s'il y avait une dizaine de salles par couloir !

- Il n'y en a pas une dizaine. Plutôt une quinzaine...

- De mieux en mieux !

Elle se sentait faible en marchant. L'adrénaline avait quitté son corps, tout comme la force. La volonté était encore présente, mais elle s'épuisait au fur et à mesure que l'heure passait.

Du sang aux larmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant