𝕷𝖆 𝖋𝖆ç𝖆𝖉𝖊 blanche de la maison des Thoray se dessina devant elle. La couleur est si pure qu'elle se reflétait dans tout le jardin.
Il ressemblait à ceux des anciens châteaux. Tout était organisé pour attirer le regard. La route menant à l'entrée était encadrée par d'épais buissons de fleurs, toutes plus colorées les unes que les autres. Un chemin unique, marqué de pierres, serpentait autour du jardin en passant devant la porte principale et le garage. Si Ismyni n'avait pas déjà tout vu, elle aurait eu envie de suivre le chemin pour visiter les meilleurs sites du jardin. Mais elle s'arrêta non loin.
Une poignée de chênes noirs solides se dressait juste au-dessus d'elle. Leur couronne de feuille formait un parapluie, protégeant la voiture du soleil. Des dalles de marbre se trouvaient ici et là autour d'elle, elle les suivit puis toqua.
Son corps tremblait encore. De rage ou de tristesse, Ismyni ne connaissait pas la réponse. Tout ce dont elle était sûre, c'était son besoin vital de sentir quelqu'un contre elle. Elle savait au fond d'elle qu'il lui fallait être comprise. Mais à qui parler pour cela ?
Cyrus lui ouvrit la porte avec surprise. Il entoura son corps de ses bras lorsqu'elle s'accrocha à lui comme à une bouée de sauvetage. Ses genoux touchèrent le sol, et elle enfouit son visage dans son cou. Les larmes ne coulaient pas, mais elle les sentait au fond de ses yeux.
D'un mouvement délicat, il lui frotta le dos.
- Ioan a lancé les rumeurs.
Elle releva son visage pour observer la réaction de Cyrus. Il fronça les sourcils, garda le silence.
- Qui d'autre aurait pu le faire ?
Ismyni entendit un brisement intérieur. Elle le regardait en tentant de dissimuler ses larmes. Sa bouche entrouverte lui parut sèche. Elle avala sa salive et se rendit compte que ses poumons avaient besoin d'une grande prise d'oxygène. Sa poitrine se souleva avec des soubresauts, comme si elle était prise d'une crise de pleurs.
- C'est pour ça que je t'ai dit de ne pas y faire attention. On a besoin d'Ioan, ne l'oublie pas.
- Mais c'est exactement car on a besoin de lui qu'il a fait ça ! Il l'a fait pour me faire comprendre qu'il ne fallait pas que je continue à me rapprocher du groupe !
Cyrus soupira en se détachant d'elle.
- Viens, rentre.
Elle se leva avec faiblesse. Pourquoi personne ne comprenait à quel point c'était important pour elle ? Elle vivait pour ce public, pour ces gens qui l'idolâtraient. Elle vivait sous leurs compliments. Tout ce qu'elle faisait, elle le faisait pour eux. Les fêtes, l'alcool, les jeux, les bêtises... Son besoin d'attention organisait tout.
Pourquoi personne ne veut comprendre ?
- Mais tu ne comprends pas, Cyrus, continua Ismyni sur le chemin pour s'asseoir dans le salon.
Il lui apporta un verre de jus, espérant calmer le jeu. Malgré sa gorge sèche, Ismyni ne but rien, ses lèvres étaient collées entre elles pour exprimer son mécontentement.
- Ismyni, on se connait depuis longtemps toi et moi. Autant l'un que l'autre, on sait que tu es forte. Il faut juste que tu supportes ça quelque temps, d'accord ? Les gens vont finir par se lasser, tu verras.
Mais le mal aura déjà été fait. La mâchoire serrée, elle dévisagea son bras couvert par le tissu jaune.
- On a besoin de cette protection. Tu le sais.
Donc cette protection est plus importante qu'elle ? Encore une fois, elle devra s'oublier pour donner vie à autre chose.
Elle détourna le regard pour observer les baies vitrées.
VOUS LISEZ
Du sang aux larmes
FantasíaNe jamais rien accepter d'un inconnu. Cette phrase résonne encore dans la tête d'Ismyni Zoya, et fut un temps où elle aurait obéi. Mais aujourd'hui, si quelqu'un venait à lui promettre une vie normale, Ismyni sait déjà qu'elle sauterait. Non sur le...